"Dead Girl Walking"
Je suis particulièrement déçu par ce nouvel album de Lorrie Morgan, attendu depuis plusieurs années: neuf ballades ou slow précédés d’une country/pop en ouverture. Le seul titre vraiment country et avec pedal steel guitare est le slow What Will I Do composé par Mickey Newbury. Le reste est du domaine de la variété avec une reprise du classique soul de Sam Cooke, You Send Me, hors-sujet. On peut se poser la question: pourquoi les ex-stars des années 90 mettent si longtemps pour nous concocter des albums bien en-dessous du niveau de ce qu’elles faisaient avant? Pour ce qui est de Lorrie Morgan on ne peut que souhaiter une nouvelle association avec Pam Tillis pour un futur album qui soit cette fois du domaine de la country.
"The Long Way"
Origine atypique pour cette chanteuse puisqu’elle est la fille de Vietnamiens immigrés au Canada, en Ontario, après la guerre qui a ravagé le pays. Sur le continent américain Nicolette Huang a découvert Hank Williams, Loretta Lynn, Glen Campbell et George Jones. Mais c’est un aspect nettement plus rock de ses influences qu’elle nous dévoile avec ce premier album paru sous le nom de Nicolette et les Nobodies. Aucune trace de Loretta Lynn ou de Hank Williams dans les huit titres que nous offre la chanteuse. Le rapport avec la country music est même assez lointain. Deux titres seulement peuvent être rangés dans cette catégorie. Je retiendrai aussi deux slows et deux rock qui peuvent mériter le qualificatif de "and roll".
"Moon & Stars"
La pochette du tout nouvel album des Mavericks n’est guère alléchante mais on l’oublie pour se laisser séduire par le vocal si particulier et enjôleur de Raoul Malo. Quels que soient les tempos la musique des Mavericks offre toujours ce parfum d’exotisme ancré dans les origines latino du groupe. Le terme americana nous arrange bien pour qualifier la musique inclassable de ce quartet que l’on n’écouterait probablement pas s’il n’y avait son leader emblématique. Quelques titres se rapprochent un peu du mémorable All You Ever Do Is Bring Me Down mais le reste est un peu routine. Les amateurs de cuivres et trompettes ne seront pas déçus.
"Drive & Cry"
Cette nouvelle venue ô combien séduisante (oui, j’ai un petit faible!) vient de sortir deux albums en très peu de temps. Elle est originaire de la baie de San Francisco. Son vocal acidulé de petite fille (vous vous rappelez la France Gall des années 60?) est selon celui ou celle qui l’écoute soit énervant, soit accrocheur et émoustillant. L’éventail de rythmes est assez large passant de la ballade aux tempos rapides avec le soutien majoritaire du piano et de la pedal steel guitare. Pour moi le ramage correspond au plumage.
"Randall County Reverb"
Ce chanteur nous propose neuf titres originaux, tous signés par un certain Darren Flowers (son patronyme véritable). Ses chansons auraient très bien convenu au regretté Don Williams. En effet il nous est offert ici de la country paisible, acoustique, parfois un peu monotone, mais soutenue par le violon et la pedal steel guitare. Certes il ne fera pas taper les bottes dans un honky tonk enfumé mais pour une soirée entre amis dans un bar cosy, pourquoi pas?
"Change The Game"
Cody Jinks est un artiste majeur de la scène texane avec une demi-douzaine d’albums à son actif. Il possède une voix puissante qui convient très bien aux nombreuses ballades que contient ce nouvel album. Les titres aux tempos plus relevés illustrent le sous-style texan du red dirt qui est une sorte de country proche du rock. C’est parfait pour chauffer l’ambiance en fin de semaine au honky tonk local.
"Honky Tonk World"
Western Edition est une formation country classique dont le vocal est assuré par une chanteuse dont la voix bien que correcte, n’a rien d’exceptionnel. Les douze titres, tous des originaux, présentent des tempos moyens, c’est-à-dire sans ballades ni morceaux rapides. L’atout majeur de cet orchestre de sept musiciens de l’Oregon est l’utilisation sans retenue du violon et de la pedal steel guitare. Sans nul doute voici un bon groupe pour animer une soirée sympa dans un honky tonk de l’ouest.
"Road Ready"
Une découverte intéressante que celle de cet auteur/compositeur Canadien débarqué de l’île du Prince Edward. Il a grandi dans un petit village de pêcheurs, ceci dit pour l’anecdote. Son vocal est joyeusement enrayé et attachant et sa musique est loin d’être monotone avec des rythmes variés évoquant tantôt Johnny Cash et tantôt le conteur Tom Russell. Selon les titres Jay Gavin fait appel au violon, au dobro, à la steel guitare et à l’accordéon. Pas de rejet parmi les dix titres.
"Dear Future Me"
Dans la musique country on ne compte plus les chanteuses ayant démarré leur carrière en étant encore adolescentes. Les plus célèbres d’entre elles se nomment Tanya Tucker et LeAnn Rimes. Elles furent bien sûr précédées par Brenda Lee, mais celle-ci était une chanteuse de rock à l’époque. Si des jeunes lisent cette rubrique (?!) j’irai jusqu’à citer Taylor Swift qui a commencé par la country à l’âge de seize ans. La rédaction du Cri me fait connaître la dernière en date de ces demoiselles, Stella Prince. Originaire de New York elle s’est déjà installée à Nashville à l’âge de dix-sept ans. Elle nous offre un premier EP de cinq titres qui baigne dans la douceur. Sa voix est pure, douce et bien en place. Certains critiques la comparent à Joni Mitchell. Mais si Stella Prince était plutôt la nouvelle Nancy Griffith? A noter une reprise surprenante, celle du Blue Moon popularisée par Elvis en… 1956. Une chanson qui à ma connaissance n’a jamais séduit les stars de la country. Elle s’en sort fort bien. Je souhaite le meilleur pour cette jeune artiste de l’americana.
"Take Me To The Country"
Si Momma Molasses pratiquait la boxe elle figurerait dans la catégorie des poids lourds. En effet la demoiselle présente un embonpoint plutôt rare dans un univers qui privilégie les silhouettes affinées. Il y eut pourtant des précédents: rappelez-vous de Mama Cass, sans oublier Big Mama Thornton. Mais ce qui nous intéresse en premier lieu c’est sa musique et non son tour de taille. En dépit du stetson arboré sur la photo de pochette et du titre de l’album, le style de Momma Molasses se rapproche davantage du folk avec quelques nuances bluesy. La musique est acoustique avec fiddle et guitare. Toutes les compositions sont signées Ellen Elizabeth Patrick qui est son patronyme. Avec un seul titre rapide sur onze je trouve l’ensemble un peu… mollasson (pardon!).
"Survived"
Le groupe de la rue du chien perdu (?) se situe aux confins de la country acoustique, du folk et du bluegrass. Il s’agit d’une formation acoustique dont l’instrument dominant est le violon. Le dobro arrive en second. S’y rajoute un zeste de banjo et de mandoline. Les rythmes sont assez variés sans atteindre le très rapide fréquent dans le bluegrass, et sans aborder l’instrumental (fréquent dans le bluegrass, bis). Le vocal est masculin et il appartient à l’auteur de tous les morceaux.. Donc pas de reprises, pourtant fréquentes dans le bluegrass (je me répète?). Les infos fournies nous indiquent que le violon est joué par l’épouse du chanteur (ça c’est rare dans le bluegrass…).
"Sweet Revolution"
La voix est douce et agréable mais le style musical de la demoiselle n’a rien à voir avec la musique country. Donc cet album qui évolue dans une pop nonchalante et même éloignée de l’americana ne saurait être commenté dans cette rubrique.
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