Les chroniques de "Bee Gees 1st", "Horizontal", "Idea" et "Odessa" (écrites à l'origine pour le magazine Xroads) ont été publiées sur ce blog en hommage à Robin Gibb dont la voix et les compositions - comme celles de ses frères - ont bercé mon adolescence, sans que jamais je ne m'en lasse jusqu'à ce jour.
Paru dans Best of Crossroads "1960-1968 - 100 albums essentiels"
BEE GEES
Idea
Polydor (Europe) / ATCO (USA) août 1968
Début 1968, avant même la sortie
de "Horizontal", les Bee Gees sont de retour en studio. Des premières
sessions, résultent quelques titres dont deux constitueront leur prochain
single: "Jumbo" et "The Singer Sang His Song". Robert
Stigwood, leur manager n'était pas vraiment favorable à cette publication qui
fut en fait un semi-échec (le premier titre, paru initialement en face A est
vite passé en face B sans que cela change quoi que ce soit) malgré la qualité
indéniable de "The Singer Sang His Song" ».
L'enregistrement de "Idea"
marqua encore des évolutions. Des problèmes d'ego commençaient à se faire jour
et la conception même du groupe évoluait, les trois frères (et leur management)
entendant de plus en plus en garder seuls la direction. Cela n'empêchait en
rien la créativité comme le démontre cet album, riche et varié mais un peu
inégal. Encore une fois, deux singles vont vampiriser l'ensemble: "I
Started A Joke" et "I've Gotta Get A Message To You". Le
premier mérite qu'on le considère comme autre chose que le tube qu'il a été et
qui lui vaut de toujours passer régulièrement en radio. La mélodie de cette
composition de (et chantée par) Robin a été inspirée par le bruit du moteur
d'un avion (!); quant au texte, il vaut qu'on y prête plus d'attention tant il
est un exemple parfait de ce que savent faire les frères Gibb, alliant la
concision à un grand pouvoir de suggestion. Le second est pour moi le meilleur
titre publié par les Bee Gees dans les années 60. Encore une fois, le texte,
écrit du point de vue d'un condamné dans le couloir de la mort, dépasse de loin
tout ce qu'on peut entendre sur les radios à l'époque, la mélodie est
imparable, mais que dire des harmonies? Le souci du détail et l'inventivité
sont tels que, au bout de dizaines d'écoutes, on découvre encore de nouvelles
choses. La ligne mélodique de basse de Maurice (fortement inspiré par le jeu de
Paul McCartney) est elle aussi particulièrement remarquable, même si elle est moins
mixée moins en avant dans la version de l'album (à noter que le titre ne
figurait pas sur la version originelle du 33 tours paru en France).
Globalement,
par rapport à son prédecesseur, l'album a un côté moins mélodramatique,
l'orchestre de Bill Shepherd est plus en retrait. Pour la première fois, un
titre est chanté par un membre extérieur à la fratrie, puisque c'est Vince
Melouney qui interprète son propre "Such A Shame" (il confessera
plus tard regretter de n'avoir pas laissé Barry, qui le souhaitait, le chanter
à sa place). La ballade "In The Summer Of His Years", superbement
interprétée par Robin, est dédiée à Brian Epstein, ex-manager des Beatles, par
ailleurs ami et partenaire en affaires de Robert Stigwood.
Quelques incursions
vers le rock ont produit le sautillant "Kitty Can" (avec les
harmonies de Maurice et Barry) et "Idea", influencé par Mick
Jagger, où la guitare de Vince est en évidence et le chant de Barry
partuculièrement inspiré. L'album se termine par "Swan Song", au
titre prophétique. À la parution de l'album, le groupe était déjà parvenu à une
autre étape de son évolution. Des concerts aux USA étaient annulés, Vince
Melouney quittait le groupe, à l'amiable, et les Bee Gees, profitant du temps
libre, étaient déjà en studio pour un projet ambitieux, un double album
intitulé "Master Peace", qui fut finalement publié sous le titre "Odessa".
Mais ça, c'est une autre histoire.
Sam Pierre
Post scriptum:
La réédition en double CD de Rhino Records présente les mêmes caractéristiques que pour les albums précédents.
Le premier CD propose les versions mono et stéréo du LP original et le second des titres bonus au premier rang desquels le single "Jumbo" / "The Singer Sang His Song" et la version (mono) du 45 tours "I've Gotta Get A Message To You"
"Idea","Kitty Can" et "Let There Be Love" sont présents avec un mixage différent. Les vrais inédits sont plus anecdotiques. Parmi eux on note un instrumental, une espèce de sketch (un travail en progression, pas même une démo) et deux courts spots publicitaires pour Coca Cola. Rien de transcendant, certes, mais beaucoup de plaisir pour les amteurs des Bee Gees des premières années.
Paru dans Best of Crossroads "1960-1968 - 100 albums essentiels"
BEE GEES
Horizontal
Polydor (Europe) / ATCO (USA) Janvier 1968
Dès la parution de leur premier
album, en juillet 1967, les Bee Gees ont vu leur vie changer, se transformer en
un tourbillon de promotion entre presse écrite, radio et télévision, ce qui ne
les a pas empêchés de retourner à ce moment en studio pour préparer leur nouvel
album.
Ces sessions, qui durèrent quatre mois furent particulièrement
fructueuses et donnèrent naissance à trois singles qui atteignirent les sommets
des charts: « Massachussets » (« Barker Of The UFO » en
face B), « World » (« Sir Geoffrey Saved The World » en
face B) et « Words » (« Sinking Ship » en face B). En
France, il y eut aussi « And The Sun Will Shine » couplé avec « Really
And Sincerely », deux titres chantés par Robin. « Massachussets »,
paru en septembre 1967, fut le premier numéro 1 du groupe en Grande Bretagne et
changea totalement la perception que le monde avait des frères Gibb, devenus
d'un seul coup des challengers crédibles pour leurs glorieux ainés.
Mais il serait
trop réducteur de ne voir en eux qu'une usine à tubes. En effet, l'abum Horizontal,
qui reprend « Massachussets » et « World », marque un pas
en avant dans la mesure où les trois frères et leurs deux complices
expérimentent de nouveaux sons, de nouveaux arrangements, sonnant vraiment
comme un groupe où chacun apporte sa contribution. Les titres « And The
Sun Will Shine » et « Really And Sincerely » mettent en valeur
la voix de Robin dans son registre favori, celui des ballades mélancoliques et
donnent un avant-goût de ce que sera le début de sa carrière solo. D'autres
morceaux privilégient en revanche les harmonies, c'est le cas de « Day
Time Girl », aux racines folk médiévales et de « Horizontal »
dont les accents psychédéliques clôturent l'album.
(photo de la pochette inversée dans l'édition américaine)
« The Change Is Made »
confirme la passion de Barry et ses frères pour le R&B de Stax et Otis
Redding, alors que « Lemons Never Forget » est sans doute la
meilleure réussite des Bee Gees dans le registre du rock électrique, au même
titre que « The Ernest Of Being George ». Pour compléter, trois
titres plus légers trouvent leur place dans l'ensemble: « Birdie Told Me »,
« With The Sun In My Eyes » et « Harry Braff ».
La réussite
de cet album, en dehors des qualités déjà connues des compositions et des
harmonies vocales, repose aussi sur l'accompagnement orchestral confié à Bill
Shepherd. Et il ne faudrait surtout pas mésestimer la contribution de Maurice, le moins
médiatique des frangins, mais celui qui apporte le liant sans lequel on ne
pourrait pas parler de groupe.
Avec cet album, les Bee Gees étaient
définitivement entrés dans la cour des grands. Il est dommage qu'à l'époque on
se soit trop focalisé sur leurs singles parce que Horizontal démontre de
bout en bout qu'ils savaient faire autre chose, au même niveau que les Beatles
et les Beach Boys (l'admiration mutuelle entre ces trois groupes était et est
restée une réalité), par exemple. Mais quand on sait que la face A du 33 tours
original commençait par « World » et la seconde par « Massachussets »,
on peut comprendre que beaucoup n'aient pas eu envie d'aller plus loin que ces
deux extraordinaires réussites, artistiques aussi bien que commerciales.
Les
Bee Gees étaient-ils un groupe pour "minettes" comme on l'écrivait en
France ou un groupe underground comme les voyaient les Américains? À chacun sa
réponse…
Sam Pierre
Post scriptum
Après Bee Gees 1st , Horizontal bénéficie d'une superbe réédition en double CD chez Rhino Records.
Même principe pour le premier disque, les 12 titres sont présentés en version stéréo puis en version mono. Double plaisir garanti.
Le second disque est particulièrement intéressant et nous offre quatre compositions inédites des frères Gibb: « Out Of Line », « Ring My Bell », « Deeply, Deeply Me » et « Mrs. Gillepsie's Refrigerator ». Il y a aussi 3 chansons de Noël (2 compositions originales et un medley). On trouve encore une version alternative de «Really And Sincerely » ainsi que de « Swan Song » (le titre qui clôturera l'album Idea.
Et puis, cerise sur le gâteau, il y a quatre titres parus uniquement en 45 tours ou sur des compilations: « Barker Of The U.F.O. », « Words », « Sir Geoffrey Saved The World » et « Sinking Ships ».
Paru dans Best of Crossroads "1960-1968 - 100 albums essentiels"
BEE GEES
Bee Gees' 1st
Polydor (Europe) Juillet 1967 / ATCO (USA) Août 1967
Lorsque les frères Gibb (Barry,
20 ans, et les jumeaux Maurice et Robin, 17 ans), débarquèrent en janvier 1967
pour conquérir Angleterre, leur pays natal, ils étaient loin de se douter de
ce que l'avenir leur réservait. Les Bee Gees étaient célèbres en Australie où ils
avaient publié onze singles et deux albums entre 1963 et 1966, tout en tenant
la vedette de shows radio très populaires là-bas.
Ces fans inconditionnels des
Beatles (mais aussi des Beach Boys, de Ray Charles, d'Otis Redding et de
l'écurie Stax), lassés des inévitables comparaisons, avaient vite fait évoluer
leur style, délaissant les guitares électriques au profit d'orchestrations
moins rock. Car leur domaine, c'était avant tout la mélodie.
Un premier single,
en avril, les révéla au monde ébahi. Ce « New York Mining Disater 1941 »,
inspiré par une catastrophe minière les mit en lumière, suscitant un grand intérêt
des deux côtés de l'Atlantique. Bee Gees' First parut en juillet et
démontra que le groupe n'était pas seulement une éphémère machine à tubes comme
l'industrie musicale en produisait plusieurs chaque mois. C'était un véritable
album, du niveau de Revolver, dans sa conception comme dans sa diversité
(les deux albums bénéficiaient d'ailleurs d'un artwork du même Klaus Voorman.
Bien
sûr, les détracteurs se firent très vite entendre. Pensez-donc! À l'époque où
l'on ne pouvait pas aimer à la fois les Beatles et les Rolling Stones, il
n'était pas de bon ton de s'écarter des sillons tracés par les maîtres. Et l'on
comparaît inévitablement les prétendant à l'un ou l'autre. En la bonne France
du gaullisme finissant, dans la presse "rock", on parlait au mieux de
variété, au pire de guimauve.
C'était là vraiment passer à côté de quelque
chose de grand. Bien sûr, les Bee Gees n'étaient pas un groupe de rock et
c'était là leur grand crime. Ils étaient des mélodistes exceptionnels, leurs
textes teintés de surréalisme volaient largement au-dessus de la moyenne du
genre (que l'on mesure le chemin parcouru depuis « The Three Kisses Of
Love », leur premier single de 1963), leurs harmonies vocales,
fraternelles, ne ressemblaient pas à ce que l'on pouvait entendre par ailleurs
(sauf quand ils avaient envie de ressembler aux Fab Four), mais rien n'y
faisait. Très vite, sous peine de perdre sa crédibilité "rock", il
allait falloir (en France en tout cas) mépriser les frères Gibb.
Mais
revenons-en à l'album, car il s'agit d'un véritable album, pas d'une suite de
tubes avec quelques morceaux en plus pour remplir. On sent les influences, les
Beatles, bien sûr avec « In My Own Time », Otis Redding avec
« One Minute Woman »; « Please Read Me » (avec la première
apparition d'harmonies falsetto) a été, selon Barry, inspiré par Brian Wilson
et interprété à la mode Beatles. Et puis il y a les monuments. Les singles « New York Mining
Disaster 1941 », génial de simplicité, « Holiday », le premier
slow, et « To Love Somebody ». Ce dernier titre avait été
écrit à l'origine pour Otis (qui périt avant de l'enregistrer) et, s'il
n'obtint qu'un succès modeste en Grande-Bretagne, il fut en revanche très
populaire aux USA. C'est le titre le plus adapté des Bee Gees: on peut citer
Janis Joplin, Nina Simone, Eric Burdon (avec les Animals), Gram Parsons (avec
les Flying Burrito Brothers)… Excusez du peu.
J'évoquerai encore « I Can't
See Nobody » et l'extraordinaire partie vocale de Robin ou « Every
Christian Lion Hearted Man Will Show You » qui démarre par des chants
grégoriens soulignés par une ligne de mellotron. Et quand l'album s'achève par
« Close Another Door », on sait que le trio (avec ses deux acolytes
Colin Petersen et Vince Melouney) vient en fait d'ouvrir en grand les portes
d'un succès durable en même temps qu'il a popularisé, à la même époque que les
Moody Blues, ce que l'on aurait pu appeler le prog-pop.
Sam Pierre
Post scriptum
"Bee Gees 1st" a bénéficié en 2006 d'une réédtion chez Rhino Records avec un nouveau package luxueux, un son superbe et un livret fourmillant de détails, de commentaires et de photos inédites.
Le contenu est également très riche, puisque "Bee Gees 1st" est ici présenté en double CD. Le premier disque reprend les 14 titres de l'album original, en versions stéréo et mono. Même si la chose n'est pas d'un intérêt primordial en apparence, l'auditeur attentif notera, entre les deux mixages, des différences qui méritent de s'y attarder.
Le second disque propose 14 titres supplémentaires, jamais publiés jusque-là, dont 5 totalement inédits, les autres étant des versions alternatives de certaines chansons de l'album (dont deux pour le hit "New York Mining Disaster 1941". Des morceaux comme "House Of Lords" ou "Mr. Wallor's Wailing Wall" sont d'un niveau qui leur aurait permis de figurer dans la sélection finale.
La légende était en marche. Près de quarante-cinq ans après sa parution, alors que Barry Gibb est désormais seul à porter le flambeau familial, j'invite ceux qui pensent que les Bee Gees étaient un groupe disco à découvrir "Bee Gees First" et tout ses trésors...
Les frères Gibb tiennent une
place à part dans ma relation avec la musique et Odessa est le disque
avec lequel tout a vraiment commencé. Les Bee Gees avaient, depuis 1967,
enchaîné tube sur tube sans jouir, en France du moins, de la réputation qu'ils
méritaient: groupe pour minettes, tout juste bons à animer les booms du samedi
soir, ils étaient méprisés dans notre pays. Dans le même temps, les Allemands
les considéraient comme supérieurs aux Beatles et les Américains les classaient
parmi les groupes underground.
Pour beaucoup, ils ne sont remémorés aujourd'hui
que comme un groupe disco alors qu'ils n'ont en fait amorcé vers 1976 qu'un
virage funky récupéré par la fièvre du mouvement disco. Mais c'est une autre
histoire.
Revenons à l'été 1969. Neil Armstrong marche sur la lune, Jimi
Hendrix met le feu à Woodstock et les Bee Gees explosent en plein vol, peu
après la parution de leur grand œuvre: Odessa. Trop de succès, trop
jeunes (à l'époque, les jumeaux Robin et Maurice n'ont pas 20 ans), des égos
qui enflent et génèrent des conflits ingérables. Vince Melouney, le guitariste
part "à l'amiable" pour divergences musicales (il a une sensiblité
blues-rock alors que les frères Gibb veulent garder une orientation plus
commerciale); Colin Petersen, le batteur, est débarqué sans ménagement. Bref
clap de fin, provisoire. Et Odessa, le dernier grand album des sixties,
même si peu le savent, tente de tracer sa voie, incompris.
40 ans après, cet
album reçoit enfin le traitement qu'il mérite, grâce à Rhino Records (qui avait
déjà soigné de la même façon les trois premiers albums du groupe). Un contenant
digne de l'original (pochette en velours rouge et lettres d'or) avec un livret
passionnant à feuilleter. Du contenu, on peut discuter. Rien à dire (si ce
n'est du bien) sur le premier CD: c'est l'original (exhaustif, la version
européenne disponible du CD faisait l'impasse sur un morceau orchestral),
remastérisé, avec un son époustouflant. Le deuxième CD est plus discutable
(pour moi, tout à fait dispensable): c'est le même disque en version mono.
Quant au troisième, c'est évidemment celui qui ravira les fans. 23 titres: 16 des
17 originaux (seul manque « The British Opera ») sont présentés en
versions alternatives (démo, alternate mix ou alternate version), presque
toujours intéressantes. Je retiendrai surtout « Barbara Came To Stay »,
première version de « Edison », la démo de « Lamplight »,
sans l'introduction chantée en Français ("Allons viens encore chérie /
J'attendrai an après an / Sous la lampe dans la vieille avenue"), la
version vocale de « With All Nations (International Anthem) », la
démo de « Black Diamond » qui nous montre bien comment un titre peut
évoluer jusqu'à sa version finale. Et puis il y a les 2 vrais inédits, « Nobody's
Someone » et « Pity », tous deux chantés par Barry, qui ne
déparent pas l'ensemble.
Mais revenons à l'album original qui confirme
magistralement le savoir-faire et le talent de Barry, Robin & Maurice Gibb.
On connaît leur sens de la mélodie, incomparable. On apprécie leurs harmonies à
trois voix qui suscitent même l'admiration d'un expert tel que Brian Wilson. On
ignore en revanche trop leurs qualités de lyricistes: les textes sont souvent
originaux, tant dans les thèmes abordés que dans la forme, réellement poétiques,
et jamais mièvres, même quand ils sont simples. Et avec Odessa, on
découvre leur capacité à aborder des styles musicaux très différents. Des
titres à la dimension épique, comme « Odessa (City On The Black Sea) »
(plus de 7'30"), « Black Diamond »; des morceaux à la coloration
country (« Give Your Best ») ou rock (« Marley Purt Drive »)
et ces petits chefs d'œuvre d'harmonie et de mélodie que sont « Edison »
ou « Melody Fair ». Je ne citerai pas tout. Il y a encore trois
titres orchestraux, et puis le seul qui a eu l'honneur des hits, « First
Of May », pas le meilleur choix, sans doute. Ce choix, non admis par Robin
qui eut préféré qu'il portât sur "son" « Lamplight »
rétrogradé en face B, précipita d'ailleurs le split du groupe.
Quoi qu'il en
soit, il n'est pas trop tard pour découvrir Odessa, loin du contexte qui
a présidé à sa sortie originelle. Pour moi, ce disque mérite 5 étoiles (et même
6 si c'était possible). Si je ne lui en donne finalement que 4, c'est parce que
son contenu est trop copieux: on n'est certes pas obligé d'écouter la version
mono, mais son inclusion n'est pas neutre sur le prix, qui rebutera sans doute
les non-inconditionnels du groupe, de ce superbe objet.
À classer près de Revolver,
Aftermath, Arthur et Highway 61 Revisited, autres grands
albums des sixties.