vendredi 7 mars 2014

Colin Chloé "Au Ciel"

Colin Chloé veut nous emmener "Au Ciel". C'est du moins le titre de son nouvel album solo, déjà enregistré et publié sous forme digitale. Il lui manque encore quelques € pour en réaliser la version CD. Alors, si, comme moi, vous continuez à préférer le support physique appelé "disque" (Vous savez, c'est cet objet qui à disparu de nos étals), c'est simple, rendez vous ici et laissez vous guider.

http://www.kisskissbankbank.com/colin-chloe-au-ciel

Au temps où j'écrivais pour Xroads, j'avais chroniqué l'album précédent intitulé "Appeaux" (Xroads #26, janvier 2010).





Voici cette chronique:




COLIN CHLOÉ ****
Appeaux
www.colinchloe.com / Disques YY
Tout d'un grand

La chanson rock française nous réserve de belles surprises. Il y a eu Hocine Zerzour et son Humeur Velours et voici maintenant Colin Chloé dont les Appeaux vont séduire à n'en point douter un public qui va s'élargir. Si l'ami Roger Mauguen (qui l'invite pour ses "Vaches Folk" le 30 janvier, à Cast dans le Finistère) ne m'avait pas signalé cet artiste breton, je ne le connaitrais pas. Colin Chloé, de son vrai nom Eric Le Corre a emprunté son pseudo à Boris Vian (L'écume des jours) et revendique des influences qui vont de Neil Young à Bashung en passant par Tom Waits, Bob Dylan ou Lou Reed. Il a forgé sa personnalité musicale depuis une dizaine d'années, seul ou en groupe. Appeaux, son premier album, est en fait paru (de façon confidentielle) en décembre 2008 et va seulement bénéficier d'une distribution par le label YY en février prochain. Il révèle un artiste sensible, un poète, quelque part entre folk et rock mais toujours original (même si le phrasé et le timbre de voix ne manquent pas, parfois, d'évoquer le grand Alain). Il est ici, comme sur scène, accompagné par la basse de Christophe Le Bris (Miossec) et joue lui-même, de manière expressive, de la guitare et de l'harmonica, entre autres instruments. Il écrit paroles et musique, se révélant un remarquable conteur. Performance étonnante: il a mis en musique Baudelaire et ses Fleurs du mal pour « Le vin de l'assassin » et se révèle bien meilleur pour moi que Léo Ferré dans ce genre d'exercice. Et puis il y a « Laissant Quimper », de la plume d'Apollinaire, qui clôture l'album de bien belle manière. Disque de ballades, intimiste, tout en douceur et en hypnotisme, Appeaux est une œuvre d'une étonnante maturité, un coup d'essai qui appelle des lendemains qui chantent. Je prends date, Colin.

À ranger près de Black Minestrone de Jean-Pierre Kalfon et pas loin d'Alain Bashung.

Sam Pierre