mardi 15 septembre 2009

Tift à l'église...

Tift Merritt – Buckingham Solo


Voici une chronique que vous ne lirez pas dans Xroads. Il a été en effet décidé démocratiquement que pour le numéro 22 de votre magazine favori, ce serait celle de Jacques-Eric Legarde qui serait publiée. Après tout, il faut bien que les jeunes auteurs aient l'occasion de s'exprimer.

Vous pouvez néanmoins prendre connaissance de ce à quoi vous avez échappé...

TIFT MERRITT ***
Buckingham Solo
Vella Recordings / Fantasy Records
Encore un autre pays


Tift Merritt aime la scène. Elle a publié trois albums en studio (du moins en solo, car on peut aussi mentionner l'excellent EP country-punk enregistré avec Two Dollar Pistols) et, 4 ans après Home Is Loud, elle nous offre déjà son second album live. Tift Merritt aime l'Europe. Après Paris et la France où elle a trouvé l'inspiration pour Another Country, c'est l'Angleterre, (et plus précisément Buckingham, dans une ancienne église) qu'elle a choisie pour enregistrer ce nouvel opus où elle apparaît totalement seule, s'accompagnant tantôt au piano, tantôt à la guitare (avec aussi quelques notes d'harmonica). Buckingham Solo est d'abord un disque pour les fans qui a d'ailleurs été publié sur le label de Tift, Vella Recordings, quelques semaines avant d'être édité par Fantasy Records. C'est un disque qui offre les chansons dans toute leur nudité, leur vérité, conçu pour ceux qui aiment la musique épurée, sans fioriture. C'est au piano qu'elle débute le set avec "Another Country", avant de passer à la guitare pour "Something To Me" et "Broken". Le son est parfait et l'on a réellement l'impression d'assister à un de ces concerts intimistes qui font la joie des amateurs de musique acoustique. L'inconvénient de ce type d'enregistrement, surtout quand il n'est pas trafiqué ou overdubbé en studio, c'est que les défauts ressortent aussi parfaitement. La voix, qui évolue avec grâce sur un fil invisible perd parfois sa justesse et, sur un titre comme "Tender Branch", au tempo très lent, le piano et les cordes vocales semblent quelque peu désaccordés. Mais c'est cette fragilité, associée au fait que l'artiste ne triche pas, qui font que l'on aime Tift Merritt; quoi qu'il en soit, ces petites imperfections ne réussissent pas à gâcher le plaisir d'ensemble. Tift interprète six titres de Another Country, trois de Tambourine et seulement un de Bramble Rose, qui reste pour moi son plus bel album. Elle termine par une composition inédite, "Do Something Good", et une seule reprise, "I Live For You" signée de George Harrison. Pour ceux qui ont envie découvrir Tift Merritt, je conseillerai plutôt de commencer par Bramble Rose ou Another Country. Mais pour les autres, Buckingham Solo constitue un excellent complément à une discographie qui commence à s'étoffer.

À ranger à côté de Home Is Loud, enregistré avec un groupe, pour comparer.

Sam Pierre