Various Artists
"Tell Everybody! 21st Century Juke Joint Blues from Easy Eye Sound"
Dan Auerbach a produit ce nouveau disque lui-même dans plusieurs studios de Nashville et du Deep South. Il chante en solo sur Every Chance I Get (I Want You In The Flesh) et convoque les Black Keys avec No Lovin', deux titres qui vont bien au-dela du country-blues traditionnel. Mais il y a aussi Robert Finley, récente découverte d’Auerbach. Finley se charge de Tell Everybody, qui est une autre version du classique et monumental Catfish Blues de Robert Petway. Ensuite il y a du gospel avec Daughter Of Zion par Glen Schwartz accompagné par Joe Walsh. Cette compilation originale présente d’autres artistes du Sud,comme Leo Welch, Nat Myers, R.L. Boyce et les Moonrisers qui semblent être un groupe improvisé en studio spécifiquement pour ce disque qui restera une pièce spéciale dans la discographie des Black Keys. (Romain Decoret)
"Just Won’t Burn" (25th Anniversary Edition)
(Fantasy Records)
Pour ce nouveau disque solo, Susan Tedeschi a laissé de côté Derek Trucks et se consacre à des titres qu’elle joue depuis longtemps , comme Voodoo Woman qui est une reprise rythmée de Koko Taylor. L’un de ses précédents albums solo portait également le titre Just Won’t Burn, ce qui explique la mention 25ème anniversaire. Ce disque est celui qui l’avait fait connaître mais cette nouvelle édition inclut des prises alternatives et des inédits; tels Voodoo Woman et Waste Of My Time. Son jeu de guitare est étonnant, souvent plus proche du heavy-metal que du blues, Elle reprend Angel From Montgomery de John Prine et excelle sur Little By Little de Junior Wells & Buddy Guy. Elle sait s’aventurer dans le répertoire de Ruth Brown et explose littéralement It Hurt So Bad. Chansons originales et remise à jour de hits classiques. À ne pas manquer. (Romain Decoret)
"Buried In The Hail"
(Forty Below Zero / Distrib. Bertus)
Tout change et parfois s’éteint dramatiquement: disparition des grands festivals (Lolapalooza, Burning Man), diminution des ventes de guitares; savoir-faire poétique. Qui aujourd’hui sait faire la différence entre l’assonance et une allitération ? Heureusement des guitaristes et chanteurs comme Dom Martin se lèvent pour changer les choses. Martin vient de Belfast et son jeu évoque aussi bien Rory Gallagher que John Martyn ou Van Morrison. Il. a aussi cette flamme poétique irlandaise inimitable . Son troisième disque Buried In The Hail (Enterré sous la grêle) évoque des commentaires tout comme le second: prochaine grande star, rare talent. Voici enfin un vrai successeur de Rory Gallagher qu’il ne cherche jamais à imiter. Le disque a été enregistré par Chris O’Brien et Graham Murphy au Golden Egg Studio de Dublin.avec le bassiste Ben Graham et le batteur Jonny McIllroy. Les compositions de Dom Martin sont impeccables; Unhinged, Daylight I Will Find ou Howlin’. Il reprend adroitement Crazy de Patsy Cline via Willie Nelson. Depuis 2019 Dom Martin a été nommé Album de l’année et a créé la sensation au festival d’Omaha, présenté par Joe Bonamassa. Espérons avoir le privilège de le voir bientôt sur une scène française… (Romain Decoret)
"Shotgun Ridge"
(Tonebucker Records)
Kyle Culkin est un guitariste / chanteur acoustique et songwriter très apprécié à Nashville depuis ses premiers disques solo comme Porkchops et My Americana. Il s’est fait connaitre avant cela en ouvrant les shows de BB King qui l’adopta comme protégé en dépit de leur différence musicale, Culkin ne jouant que du country-roots plutôt que du blues comme le regretté BB King. Aujourd’hui, avec des années d’expérience derrière lui, Kyle Culkin joue avec un sens de l’humour sophistiqué que l’on n’attendrait pas forcément d’un songwriter country, rock ou folk. Pour ce nouveau Shotgun Ridge, il a réuni en studio les guitaristes Albert Lee dans Whole ’Nutha Thang et Johnny Hiland sur Two More Bottles Of Wine ainsi que son groupe avec Marty Rifkin à la pedal-steel. Culkin a ainsi créé dans les studios Tonebucker une collection de chansons roots parmi les meilleures du country et rock actuel. Des chanteurs de Nashville sont invités, tels Ted Russell Kamp, Max McLaury et Jade McRae. Bien qu’il joue aussi de la basse, le jeu de guitare acoustique de Kyle Culkin est exceptionnel. A l’heure où il faut choisir entre le Tweeter d’Elon Musk et Threads de Mark Zuckerberg, le problème ne se pose pas avec Kyle Culkin: il est le meilleur… (Romain Decoret)
"A Life Well Lived"
(Pinecastle Records)
Daryl Mosley est de Waverly, Tennessee à quelques dizaines de miles de Nashville. Son style de country-gospel vient de loin. Il fut longtemps le vocaliste, contrebassiste et guitariste des Osborne Brothers qui, bien plus qu’un groupe, sont une institution du gospel-bluegrass. Avec eux, il joua au Grand Ole Opry, Bluebird Café ou les festivals Rocky Grass et Telluride. Il quitta les Osborne Bros - Bobby Osborne disparut récemment - et enregistra deux albums solo à succès, The Secret Of Life (2020) et Small Town Dreamer (2021). Sa préférence est de ne pas souligner l’aspect gospel de sa musique, tout en gardant la lumière intérieure , ce qui rend sa musique mémorable, mélodique et chargée de compassion. Son humanité et humilité fait de chaque chanson une leçon qui vaut d’être méditée. Ses influences extérieures sont Don Williams, Rodney Crowell ou Guy Clark, ce qui est perceptible sur ce nouveau disque dans les titres Working Man’s Prayer, Back When We Were Boys ou A Life Well Lived. Daryl Mosley obtint dix n°1, dont le dernier avec son single Transistor Radio. Il a été trois fois élu Songwriter Of The Year en 2016, 2017 et 2023. Un artiste que l’on aimerait voir en France…(Romain Decoret)
"Backbone"
(Blue Pearl Records)
Deb Callahan est une chanteuse de soul-blues de Philadelphie. Son nouveau disque est produit par Chris Ames à Morningstar Studios PA. Deb Callahan y a réuni son groupe de tournée, avec le guitariste Allen James, Garry Lee et Tom Walling à la basse/batterie. Ils se connaissent bien et ont testé la plupart des titres sur scène, ce qui est très efficace sur Rogue, A Few New Tricks, Just What The Doctor Ordered et Crazy Ride, composés par Deb Callahan, avec son guitariste Allen James ou le producteur Chris Ames. Elle est relaxée mais concentrée sur l’évolution de sa musique soul-blues depuis son dernier disque, Sweet Soul (2015), abordant divers styles de soul, funk et blues. Son écriture révèle l’impact intense de l’évolution mondiale de ces dernières années. Elle se réfère mème brièvement au télescope spatial Euclide qui est à la recherche de la matière noire qui occupe une bonne partie de l’univers. Ce qui ne l’empêche pas de reprendre deux de ses titres préférés : Danger Zone du grand Percy Mayfield et Anytime You Want d’Elvis Costello. (Romain Decoret)
"Dream Box"
(Modern Recordings / BMG)
Pat Metheny a réuni sur ce nouveau disque solo neuf morceaux pour guitare électrique calme qui sonnent comme ses influences, rappelant John McLaughlin, Joe Pass, Wes Montgomery et même parfois Django Reinhardt. C’est le regretté contrebassiste Charlie Haden qui lui conseil-la d’enregistrer tout ce qu’il composait plutôt que de le mettre de côté et de n’y jamais revenir. Ce sont donc des pièces retrouvées et jouées entièrement en solo par Pat Metheny, sans accompagnement. Dès The Waves Are Not The Ocean et Ole & Gard c’est different : une sensibilité musicale complexe qui le mène vers de nouvelles directions. C’est loin du registre heavy évidemment mais c’est aussi une façon de redécouvrir la sensibilité virtuose d’un guitariste dans un registre inhabituel qu’il serait difficile de dupliquer artificiellement, avec l'intelligence artificielle . Pour imprimer sa griffe, Pat Metheny ajoute quelques reprises; tel ce Mornng Of The Carnival de Luis Bonfa, Never Was Love de Russ Long et I Fall In Love Too Easily de Sammy Cahn & Jules Styne. Pour ne pas oublier l’abc d’un certain style. Pat Metheny a tourné dans les grands festivals de l’Hexagone en juillet et sera de retour en France à partir de septembre avec le répertoire de Dream Box. (Romain Decoret)
"Third Degree Gravity"
(Blue View Records)
Ce jeune guitariste de Salt Lake City, Utah, réussit avec son premier disque la création d’un style nouveau, éloigné du blues traditionnel et influencé par le new hard rock avec une sensibilité spéciale venant de son entourage. N’oublions pas les Mormons de Salt Lake City et.leur appréciation de groupes comme Aerosmith. Eric Heideman a enregistré avec les producteurs Victor Wainwright et JW Jones en prenant soin de s’assurer que le guitariste Dave Gross serait l’ingé-son à la console de Fat Rabbit Studios. D’où un son de guitare avec des riffs neufs et rarement entendus comme Never Felt This Way Before où les harmonies aiguës sont réussies. Eric Heideman joue sur des guitares fabriquées par String King et Joe’s Guitars. Ce son nouveau est particulièrement remarquable sur Leavin' Today et Say You Mean It Baby. Eric Heideman excelle dans le metal-rock, la soul-funk avec une haute énergie ,des vocaux naturels jamais retravaillés artificiellement et un vrai son de guitare à découvrir. (Romain Decoret)
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