vendredi 17 février 2023

Labonne Blog, par Christian Labonne

 

49 WINCHESTER

"Fortune Favors the Bold" 

Rien à voir avec la carabine, c'est l'adresse d'Isaac Gibson, le leader de ce groupe formé en 2013 dans les Appalaches et qui sort son 4ème CD. Le groupe se décrit comme dépositaire de "l'Appalachian country soul", une appellation qui ne peut que me réjouir ! On est en terrain connu entre Americana et Country-Rock avec basse, batterie, guitares, piano, pedal steel et le vocal volontaire, légèrement voilé et très expressif d'Isaac Gibson, lequel porte une barbe à la Billy Gibbons mais finalement, c'est un détail. L'excellent Russell County Line décrit leur ville natale et All I Need parle de leur vie sur la route avec un solo de guitare proche d'une de leurs références, le fameux Lynyrd Skynyrd. Ne loupez pas le clip vidéo de ce titre, une animation inventive présente sur leur site! Leur credo est aussi le nom de cet album : “La fortune sourit aux audacieux”. Tous nos vœux de réussite !

 

Corb LUND

"Songs My Friends Wrote" 

Après un EP de reprises en 2019, Cover Your Tracks, Corb Lund a une dizaine d'albums dont le dernier en 2020 s'appelait Agricultural Tragic, un CD de compositions qui avait reçu un excellent accueil. Il récidive avec les 10 titres de cet album de reprises d'auteurs compositeurs qu'il admire. On trouve une histoire de tatouage, Blue Wing de Tom Russell avec un bel accompagnement à la Telecaster, 2 chansons du Canadien Ian Tyson, Montana Waltz et Road To Las Cruces, 2 jolies valses lentes, bien aussi lentes que jolies mais chacun se fera son opinion. J'aime bien le titre That’s What Keeps The Rent Down de Geoff Benner. Et puis, il y a cette lignes d'une grande naïveté et peut-être d'un intérêt limité mais qui sonne tellement bien : "I may not know where I'm going but I sure know where I've been" extraite de Highway 87 de Hayes Carll. Enfin, le CD se termine sur le joyeux Age Like Wine de Todd Snider dans lequel il espère vieillir aussi bien que le vin. Qui l'aurait (grand) cru? 

 

Matt YORK

"Gently Used" 

Quand un auteur compositeur interprète écrit avoir fait 180 dates en 2022 en sachant rarement à l'avance dans quelles conditions se déroulera le concert du soir ou du lendemain, quand il avoue, devant une audience réduite, se demander ce qu'il fout là, on a une idée de ce à quoi la vie en tournée peut ressembler. Maintenant, il reconnaît être heureux de cette existence pour les bons moments qui, visiblement, l'emportent sur les galères. Pour ce CD, Matt a mis les petits plats dans les grands et embauché des musiciens de studio de Nashville pour enregistrer ces 11 titres à ses côtés : Joshua Hedley (violon), Dillon Warnek (piano), Tim Deenan (batterie), Taylor Hollingsworth (guitares) et Spencer Cullum (pedal steel), que du beau monde. If You Want Love démarre pied au plancher, il chante Baby Doll avec une intonation que Bob Dylan ne pourrait renier, Gently Used est une ballade au piano avec une très belle deuxième voix et Let’s Try Failure au rythme médium possède une mélodie qu'on imaginerait bien chantée par Bruce Springsteen. Quant à parler de timbre de voix, on se surprend à penser à Van Morisson sur The Perfect Crime. Sur son site, Matt York exprime son envie de changer de braquet au niveau de sa popularité. Au vu de la concurrence, des modes et des conjonctures, cépagagné.

 

Randy PALMER

"Deeper Water" 

Deuxième CD de ce chanteur du Texas et 12 compositions dans un registre folk acoustique bon enfant et, est-ce un gros mot, assez plan-plan. Comment expliquer le gouffre que l'on peut ressentir entre l'écoute de ces chansons gentillettes et celles d'auteurs reconnus dont Randy Palmer revendique l'influence? Entre Virginia's Reel de Guy Clark et Summer Of 65 de l'intéressé, il y a un océan, même si ces 2 chansons ont une petite similitude au niveau des mélodies. Cette remarque est totalement subjective et met plus ou moins fin à cette chronique. Bonne chance Randy, rien de personnel.

 

Wyatt EASTERLING

"From Where I Stand" 

From Where I Stand est le cinquième album qui nous est proposé par ce chanteur américain au parcours singulier puisqu'après avoir été pendant plusieurs décades producteur à Nashville, il a décidé de s'investir sur sa propre carrière d'auteur compositeur. On a ici 10 titres pour faire connaissance. Arpèges de guitare sur la plupart des chansons qui accompagnent cette voix bien définie et pleine d'émotion. From Where I Stand fait le point sur le temps qui passe, I Know Who You Are est une chanson d'amour et Love Says It Best traite de tolérance et d'empathie. Musique douce qui apaise sans être de la guimauve (pure), comme seuls réussissent à le faire des artistes comme James Taylor. Et si vous avez besoin ou envie de conseils, sachez que Wyatt a conservé une activité de consultant pour les groupes qui projettent d'enregistrer à Nashville et à qui il fera profiter de l'expérience dans le métier. On ne sait jamais, ça peut servir! 

 

SUGARCREEK

"Bad Business" 

Avec sa pochette pop-art représentant 6 canettes de bière, on devine que ce n'est pas du clavecin qui va sortir des enceintes. On découvre un combo de rock-blues explosif avec tout l'arsenal, des guitares distordues aux nappes d'orgue posées sur une rythmique compacte et soutenant un vocal idoine d'une chanteuse pleine d'énergie! Maintenant, pour mieux connaître ce groupe, on va sur Internet pour là, surprise, il y 3 groupes différents qui portent le même nom! Le premier avec son look de boys band vient de Caroline du Nord, s'est formé en 1981 et a splitté en 1990. Le deuxième joue de temps en temps et ne ressemble pas au premier, même en imaginant une version "mûrie" et enfin, j'ai reconnu le troisième avec la vidéo du titre Leavin' You figurant sur cet album. C'est bien d'envoyer des MP3, une copie de la jaquette du CD et de mettre le CD en vente sur Amazon et consorts mais c'est dur de s'y retrouver quand un groupe ne juge pas utile d'avoir son site ni de vérifier que le nom de son groupe a déjà été utilisé. Du coup, on ne connaît pas le nom des musiciens ni d'où ils viennent; ce qui mérite une petite mise au point : je ne suis pas Sherlock Holmes et si je n'ai pas d'éléments, j'arrête. Oui, vous avez raison, je suis bougon.
PS / NDLR: après de longues recherches menées avec l'aide du Docteur Watson, Sherlock Holmes a fini par trouver trace de ce groupe, "Boot Stompin’, Beer Drinkin’, Buttcheek Shakin’, Country Music from Columbus, OH" qui se cachait sur la toile sous l'appellation SugarCreek Country! Il a même retrouvé l'identité des musiciens: Megan Francis (voix), Bobby Withers (voix, guitare), Steve Geroski (basse),  Andrew Lewallen (batterie) et Paul Valdiviez  (Claviers, voix)...

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