lundi 19 septembre 2022

Avenue Country, par Jacques Dufour

 

Douglas WAYNE

"Coyote" 

Comment ne pas chroniquer un album intitulé Coyote! Le souci est que Douglas Wayne, malgré un patronyme accrocheur, n’est autre qu’un chanteur de bar à audience régionale et que les chansons qu’il interprète sur cet album n’ont rien de bien country malgré la présence furtive d’un fiddle et d’une pedal steel sur deux titres. On évolue entre pop et variété et tout cela sans éclat particulier.

 

 

 Grace ASBURY

"Outlier" 

Si dans votre discothèque vous avez un petit coin où ranger vos disques de Shania Twain, Little Big Town ou Miranda Lambert, vous pourrez y glisser cet album de Grace Asbury. Nous sommes dans le monde de la new-country ou country-pop, mais de qualité. Certains parmi vous feront la grimace mais le nashpop est un style à part entière et qui a ses adeptes, surtout chez les plus jeunes. Grace Asbury possède un vocal puissant et n’a rien à envier aux noms cités plus haut. Cet album est de très bonne qualité pour qui apprécie le genre. Après ce n’est qu’une question de goûts. La country music est pratiquement inexistante dans le pop/rock de cette artiste à l’exception des trois chansons glissées en fin d’album, un gospel et deux jolies ballades excellemment interprétés. Du potentiel mais pour l’instant pas suffisant pour justifier l’achat. 

 

Micki FUHRMAN

"Westbound" 

Sympa la photo de la chanteuse au volant, son chien sur les genoux. Espérons qu’un gendarme ne soit pas caché derrière un buisson. Album un peu surprenant qui ouvre sur un très court titre acoustique rapide joué au violon, se poursuit par une chanson western suivi d’un western swing et d’une remarquable reprise de River Of No Return, oui la Rivière Sans Retour avec Marilyn et Robert Mitchum. Le vocal de cette chanteuse est clair et puissant. Parti sur ces très bonnes bases je m’attendais à d’autres découvertes aussi variées pour la suite mais le reste de l’album se limite à une série de six ballades, comme si Micki Fuhrman désirait attendre l’album suivant pour nous dévoiler toutes ses facettes. Parmi ces titres plus calmes vous reconnaitrez une version d’une chanson peu reprise, Calling You, le thème central du très beau film Bagdad Cafe, qui vous rappellera certainement des souvenirs. Je suis impatient de découvrir la suite de la carrière de cette louisianaise.

 

Dustin HERRING

"Acquired Taste" 

Ce chanteur me fait penser à Toby Keith et à Tracey Lawrence tant pour le style de certaines chansons que pour le vocal. Dustin Herring est un excellent chanteur mais le répertoire majoritairement constitué de ballades est loin d’être véritablement country. Certains titres sonnent un peu moderne et j’aurais peine à déterminer quel est son public potentiel. Cet album n’est pas désagréable pour quiconque dispose d’un spectre musical assez large. 

 

 

 

TEDDY and the ROUGH RIDERS

Voici un groupe qui demande certainement à être vu en concert leurs country-rock sont excellents avec une solide guitare, un piano et un fiddle. Les titres lents ou medium par contre sont molassons L’enregistrement, sûrement live en studio, ne leur offre pas le son qui les mettaient davantage en valeur. On retrouve parfois le parfum des groupes West Coast période Byrds dans leur musique, ce qui est quand même une bonne référence. 

 

Dale WATSON

"Juke Box Fury" 

Un nouvel album de Dale Watson est toujours un évènement pour tous ceux qui suivent la carrière de cet artiste qui est certainement le Texan qui s’est produit le plus souvent en France. Et de loin. Cette nouveauté 2022 est un album de reprises, certaines étant fort éloignées de son registre habituel. Dale s’est entouré de musiciens de renom tels Earl Poole Ball, Steve Cropper ou Danny B Harvey qui contribuent grandement à la réussite des interprétations fort réussies de Polk Salad Annie, Always On My Mind (en duo avec Linda Gail Lewis), Treat Her Right (Roy Head), I’ve Always Been Crazy (en duo avec Lorrie Morgan), Have You Ever Seen The Rain, The Gambler, A Horse With No Name, Act Naturally… La voix chaude et profonde de Watson s’adapte à tous les genres qui sont comme vous pouvez le voir fort variés. Il arrive même à imiter le vocal de Jennings et de Kenny Rogers. De Tony Joe White à Creedence en passant par Buck Owens ou America, Dale Watson nous démontre qu’il peut briller sur tous les terrains, et surtout qu’il est un artiste ans oreillères. Peut-être son meilleur album.

 

Aaron WATSON

"Unwanted Man" 

Cet album doit être le cinquième pour le Texan depuis sa venue à Craponne sur Arzon en 2011. La canicule n’est certes pas la meilleure période pour écouter un album dans lequel culminent les ballades et j’avoue avoir piqué du nez à certains moments. Pour ne pas afficher une certaine torpeur il aurait fallu écouter un album de Bob Wills mais surtout pas ce nouveau Aaron Watson sur lequel les ballades s’enchaînent sans qu’aucune ne se démarque de l’autre. Les deux ou trois titres de tendance red dirt sont plus proches du rock que de la country (opinion toute personnelle). Le vocal de Watson est pourtant accrocheur mais le problème réside dans le choix des chansons. De surcroit le honky tonk semble n’être qu’un vieux souvenir pour le Texan. Un album à oublier (à mon humble avis).

 

Dolly PARTON

"Run, Rose, Run" 

Quel qu’un parmi les lecteurs connait-il le nombre exact d’albums enregistrés par Dolly Parton? Il doit être impressionnant vu qu’elle a commencé sa carrière discographique en 1967 et qu’elle a traversé les décades suivantes sans temps mort, ayant obtenu des numéros 1 dans les années 70, 80 et 90. Dolly est toujours restée country, abordant même le bluegrass, malgré un léger faux pas variété/pop à l’époque de ses duos avec Kenny Rogers dans les années 80. Comme compositrice/interprète elle a créé des chansons devenues des classiques telles que Coat Of Many Colors, Jolene ou I Will Always Love You. Après plus de 100 chansons classées au Billboard et cinquante-cinq années de carrière Dolly a toujours la gnaque et à l’âge de soixante-seize ans elle nous présente son tout nouvel album qui pétille de titres rapides et festifs dont le bluegrass traditionnel Firecracker. A rendre bien pâlichonnes certaines de ses consoeurs de vingt ans plus jeunes et dont les dernières réalisations sont trop tristes pour être diffusées lors de funérailles. Le poids des ans ne semble pas atteindre Dolly ni pour son vocal ni pour son dynamisme. La méthode Willie Nelson? A noter deux duos sympathiques l’un avec Joe Nichols et l’autre avec Ben Haggard (Demons) le plus jeune fils de Merle. La musique country en 2022 a beaucoup de chance d’avoir une artiste du calibre de Dolly Parton.

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