Le
nom d'Irene Kelley m'est familier depuis longtemps. Je l'ai rencontré souvent, dès le début des années
1990, parmi
les crédits de chansons interprétées par d'autres. Rhonda Vincent, Claire Lynch, Mark Newton, artistes bluegrass de renom, mais aussi
le songwriter Pierce Pettis avec qui elle a coécrit un titre pour l'album
"Great Big World" font partie des gens avec lesquels elle a collaboré
ou/et pour qui elle a écrit des chansons. Ce n'est en fait qu'avec la parution du
premier volume de la saga historique de Thomm Jutz, "The 1861
Project", que j'ai compris qu'Irene Kelley chantait, et de fort belle
manière: un titre, "Horse Without A Rider" a suffi à m'en
convaincre.
Native de Latrope, en
Pennsylvanie, Irene a débuté dans un groupe qui chantait des reprises de
Led Zeppelin avant de se sentir attirée par la country music (elle aurait aimé chanter du Dolly Parton avec son groupe, ce qu'elle ne put faire; pour l'anecdote, plus tard, Dolly fit une reprise de "Stairway To Heaven"). Une de ses premières
compositions, "Pennsylvania Is My Home" lui permit d'acquérir un
début de notoriété, elle envoya des maquettes aux maisons d'édition de
Nashville où elle finit par s'établir. Elle enregistra un album entier pour
MCA, qui ne publia que deux singles, mais elle continua à écrire, avec succès, pour les
autres tout en élevant ses deux filles, Justyna et Sara Jane.
C'est en 1999 que son premier
album "Simple Path" fut publié sur son propre label avant d'être
réédité en 2001 par Relentless Nashville.
Il comporte onze titres,
tous coécrits par Irene Kelley:
1- A little bluer than that (Irene Kelley /
Mark Irwin)
2- O Mexico (Irene Kelley /
Michael Joyce)
3- Not so different after all
(Irene Kelley / Jeff Hughes)
4- Scorns of time (Irene Kelley
/ Claire Lynch)
5- It wasn't me (Irene Kelley /
Mark Irwin)
6- Dancin' shoes (Irene Kelley /
Dave Gillon)
7- Pilgrim in the rain (Irene
Kelley / Kim Richey)
8- Constant state of grace
(Irene Kelley / Darrell Scott)
9- Jealousy (Irene Kelley /
Claire Lynch)
10- One fine day (Irene Kelley / Kim Patton-Johnston)
11- Never lookin' back (Irene Kelley / Billy Smith / Terry Smith)
Aux côtés d'Irene, sur cet
album produit par Scott Neubert, on entend Bob Mummert (batterie), Joey Click (guitare
basse), Victor Krauss (contrebasse), Aubrey Haynie (violon), Brent Truitt (mandoline),
Scott Neubert (guitares électrique et acoustique, dobro, lap steel, mandoline)
Peter Hyrka et Daniel Nadasdi (accordéons), Claire Lynch, Tim Hensley, Craig
Fuller, Mel Besher et Kim Patton-Johnston (harmonies).
Ce premier disque, qui
confirme les talents d'écriture de la dame, démontre à ceux qui en doutaient (au
premier rang desquels figurent les deux grandes compagnies discographiques qui
ne lui ont pas vraiment donné sa chance) qu'elle était née pour chanter. "Simple
Path" est un album sans fioriture inutile, plein de mélodies inspirées
portées par une voix qui surfe souvent sur la vague de l'émotion. Un beau
premier pas.
En 2004, parait le second
album, "Thunderbird" qu'Irene co-produit avec Scott Neubert. Celle
fois encore, il y a onze titres, tous écrits ou coécrits par Irene Kelley:
1- Highway (Irene Kelley / Claire Lynch)
2- If I had any strength at all
(Irene Kelley / Mark Irwin)
3- Cold all the time (Irene
Kelley / Bill Anderson)
4- Somebody let the water in
(Irene Kelley / Billy Crane)
5- Thunderbird (Irene Kelley /
Billy Smith)
6- My sun and moon (Irene Kelley
/ Lisa Aschmann)
7- Big girl now (Irene Kelley /
Bernie Nelson)
8- Burn down the house (Irene
Kelley / Rand Bishop)
9- Might unbreak my heart (Irene
Kelley / Trent Summar)
10- Comin back from the moon (Irene Kelley)
11- I pray (Irene Kelley / Billy Yates)
On retrouve quelques-uns des
partenaires de "Simple Path", tant parmi les co-auteurs que parmi les musiciens: Scott Neubert (guitares électrique et acoustique, dobro, lap steel, Tacoma
papoose, mandoline), Bob Mummert (batterie), Mike Chapman (basse électrique),
Mark Fain (basse acoustique), Stuart Duncan (violon et mandoline), Brent Truitt
(mandoline), Claire Lynch, Jon Randall Stewart et Rodney Crowell (harmonies). La
présence de ce dernier sur le titre "If I Had Any Strength At All" et
une forme d'hommage au Hot Band et aux duos d'Emmylou et Gram.
Après ces deux albums
country, Irene avait en elle le désir de faire un album plus orienté bluegrass,
correspondant vraiment à ses racines, avec quelques-uns des meilleurs musiciens
du genre. Mark Fain, qui a une carte de visite impressionnante (il a entres
autres longtemps été le bassiste de Ricky Skaggs), fut chargé de la production
et "Pennylvania Coal" vit le jour au début de l'an 2014. Il a été pour moi
l'objet d'une grande frustration parce que j'aurais voulu en faire la chronique
pour "Le Cri du Coyote". Hélas, l'ami Dominique Fosse, spécialiste incontestable
de la musique de l'herbe bleue avait pris les devants pour en faire l'éloge, de
fort belle manière (même si je me dois de lui faire remarquer - mesquine vengeance
- que le batteur, à l'exception du titre bonus, est Lynn Williams et non Pat
McInerney). L'album comporte, comme les précédents, onze titres, avec en plus un bonus
qu'Irene chante avec ses deux filles:
1- You don’t run across my mind
(Irene Kelley / Peter Cooper)
2- Feels like home (Irene Kelley
/ Peter Cooper)
3- Pennsylvania coal (Irene
Kelley / Thomm Jutz)
4- Breakin’ even (Irene Kelley /
Mark Irwin)
5- My flower (Irene Kelley /
Justyna Kelley)
6- Rattlesnake rattler (Irene
Kelley / Thomm Jutz)
7- Sister’s heart (Irene Kelley
/ Jon Weisberger)
8- Things we never did (Irene
Kelley / David Olney / John Hadley)
9- Angels around her (Irene
Kelley / Billy Yates)
10- Better with time (Irene Kelley / Justyna Kelley / Peter Cooper)
11- Garden of dreams (Irene Kelley / David Olney / John Hadley)
Bonus track
12- You are mine (Irene Kelley / Justina Kelley / Sara Jean Kelley)
Les instruments traditionnels
du bluegrass sont là, tenus par des maitres du genre. Mark Fain est à la basse, Bryan Sutton à la guitare et au
banjo ainsi qu'au dojo (banjo avec résonateur) sur un titre, Stuart Duncan au
violon, Adam Steffey à la mandoline. Par rapport à une formation de bluegrass traditionnel, on
a en plus la batterie de Lynn Williams (qui ne dénature pas l'ensemble).
Participent également Thomm Jutz à la guitare, Jeff Taylor à l'accordéon et au
hammer dulcimer, Irina jouant de l'autoharpe sur un titre. Ajoutons Scott
Neubert (dobro) et Pat McInerney (batterie) pour la chanson bonus. Quant aux
harmonies, elles sont assurées par un véritable who's who: Dale Ann Bradley, Steve
Gulley, Claire Lynch, Justina Kelley, Trisha Yearwood, Bonnie Keen, Darren
Vincent, Carl Jackson, Jerry Salley, Rhonda Vincent et Chip Davis. Un casting
de rêve pour un grand et beau disque. Et quand on voit que les coauteurs s'appellent Peter
Cooper, John Hadley, David Olney, Jon Weisberger et quelques autres, on a une
idée du niveau de ce disque, un des meilleurs de la musique americana en 2014.
Pendant quelques-jours, Irene
Kelley est en Europe où elle se produit avec sa fille Justyna. La Belgique,
Paris, l'Italie, Disneyland Paris, et Nancy, pour terminer, le 20 septembre, seront ses étapes.
Belle occasion de faire connaissance avec une artiste qui n'a pas encore chez
nous la reconnaissance que son talent mérite.