“It was a face I’d seen a thousand times at every Derby I’d ever been to. I
saw it, in my head, as the mask of the whiskey gentry – a pretentious mix of
booze, failed dreams and a terminal identity crisis…” – Hunter S. Thompson
Si vous les avez manqués au
Festival des Granges à Laimont (Meuse) le 30 août, vous pourrez peut-être vous
rattraper. Les Américains de The Whiskey Gentry se produisent encore en France pendant
une semaine (avant de se rendre en Belgique pour participer au festival country
de Saint-Trond, ou Sint-Truiden en néerlandais les 12 et 13 septembre). Voici leur programme:
Jeudi 4 septembre 2014: Le
Coquelicot, Fougères, Ille-et-Vilaine
Vendredi 5 septembre 2014: Le Galion, Lorient, Morbihan
Samedi 6 septembre 2014:
concert privé à Touvérac, Charente
Mercredi 10 septembre 2014: Le
Totem, Maxéville, Meurthe-et-Moselle
Jeudi 11 septembre 2014: Le Lapin Blanc, Reding, Mosell
Le groupe était au départ un
quintette basé à Atlanta, Georgie, formé en 2009 autour du couple (femme et
mari dans la vie), Lauren Staley et Jason Morrow. Aujourd'hui, avec Lauren
(voix lead et guitare) et Jason (guitare lead, voix, piano et orgue), on trouve
Chesley Lowe (banjo), Rurik Nunan (violon et voix), Price Cannon (batterie),
Sammy Griffin (basse) et Michael Smith (mandoline et voix).
Pour cette tournée, le groupe
a dû (au moins pour le début) se passer des services de Michael, de Price
(problème de visa) et de Chesley (problème médical) et s'est donc retrouvé réduit
à la dimension d'un quatuor, augmenté pour le concert meusien du talentueux
batteur lorrain Raph Schuler. Il est certain que l'absence de la mandoline et
du banjo a modifié profondément le son du groupe, favorisant, autour de la voix
de Lauren, un dialogue entre guitare électrique et violon. Mais tous ceux qui
ont participé à cette soirée peuvent témoigner que cela n'a en rien nui à
l'énergie du combo qui, débarqué en Europe le matin même, aurait pu être
perturbé par le décalage horaire. Une chose est apparue évidente, c'est que ce
groupe est fait pour la scène, démontrant une grande complicité et une réelle
complémentarité entre ses membres. Il faut aussi avoir vu à quel point les
quatre Américains faisaient tout pour favoriser l'intégration de Raph (ce
dernier appelé au pied levé avait aussitôt répondu présent et avait passé
l'après-midi à s'imprégner de la musique du groupe).
Si The Whiskey Gentry prend
toute sa dimension en concert, ses disques en studio volent aussi largement au-dessus
de la production moyenne du genre. Mais de quel genre s'agit-il en fait? Il y a
les instruments du bluegrass, des compositions aux accents country, une
ambiance qui évoque souvent les Pogues (y compris leur côté irlandais – d'ailleurs
le whiskey est irlandais). Cette question est de toute façon secondaire sauf pour
ceux qui ont absolument besoin de coller une étiquette sur chaque artiste.
Le premier album du groupe,
"Please Make Welcome" est paru en 2011. Il comporte treize
compositions du groupe (Lauren est responsable des paroles pour dix d'entre
elles) et une reprise qui ouvre l'album. "(Mother, The) Queen Of My
Heart", standard dû à Jimmie Rodgers donne parfaitement le ton et trace la
ligne directrice du groupe. La première minute du titre a le son d'un vieux 78
tours (instrumentation et même craquements à l'ancienne) et puis, d'un coup,
tout bascule, le son devient plus clair, la voix de Lauren perd sa langueur
pour se charger d'énergie, la pedal steel et la batterie, entre autres,
vampirisent le spectre sonore, et c'est parti pour un bon moment de plaisir.
Des morceaux électriques, d'autres aux accents plus traditionnels, comme
"Preacher's Daughter" et son ambiance gospel, ou "Eula Mae"
et son rythme de reel irlandais, survitaminé à la Pogues, " Alone On A Saturday
Night", plus country, toute la gamme y passe, et l'on se quitte avec
"Comrade", un titre taillé pour la scène (ça tombe bien puisque, en
l'occurrence, il s'agit d'un enregistrement live) qui procure à l'auditeur une
irrésistible envie de se rendre au prochain concert (et, en attendant, de réécouter l'album).
1- Queen Of My Heart (Hoyt
Bryant / Jimmie Rodgers)
2- Cost Of Loving You (Lauren
Staley Morrow / The Whiskey Gentry)
3- Dime Short Of A Dollar Bill (Lauren
Staley Morrow / The Whiskey Gentry)
4- Preacher's Daughter (Lauren
Staley Morrow / The Whiskey Gentry)
5- Eula Mae (Jason Morrow / The
Whiskey Gentry)
6- 'Til It Breaks (Lauren Staley
Morrow / The Whiskey Gentry)
7- Ode To Miss Eason (Lauren
Staley Morrow / The Whiskey Gentry)
8- Such A Long Time Ago (Lauren
Staley Morrow / The Whiskey Gentry)
9- Clarkesville (Lauren Staley
Morrow / The Whiskey Gentry)
10- Alone On A Saturday Night (Lauren Staley Morrow / The Whiskey Gentry)
11- Mary (Lauren Staley Morrow / The Whiskey Gentry)
12- The Gentry (Jason Morrow / The Whiskey Gentry)
13- Four Horsemen (Lauren Staley Morrow / The Whiskey Gentry)
14- Comrade (live) (Chesley Lowe / The Whiskey Gentry)
The Whiskey Gentry: Lauren Staley Morrow / Jason Morrow / Chesley Lowe /
Sammy Griffin / Price Cannon / Michael Smith
Invités: John Keane / Kathy Slaten / Andy Carlson / Randall Bramlett
Pour leur deuxième LP, "Holly
Grove" paru en 2013, nos amis ont fait appel à la générosité de leurs fans
avec une campagne Kickstarter. Cet album s'inscrit parfaitement dans la
continuité du premier avec cette fois deux reprises: "Colly Davis",
la murder ballad appalachienne du New Grass Revival et "Lonesome L.A. Cowboy" de Peter
Rowan. Pour le reste, les ingrédients sont les mêmes, avec toujours la voix de
Lauren Staley Morrow qui fait des merveilles et des compositions qui font
mouche presque à tout coup ("Holly Grove", "Particles",
"Brander's Reel" en sont de parfaites illustrations). À noter le duo
avec Butch Walker sur "One Night In New York" ou "Dixie",
un titre aux visées a priori plus commerciales, avec un piano très présent, le
très country "Reno" mais aussi "Oh Me" qui nous renvoie
vers le bon vieux temps, entre bluegrass et western swing. Les textes sont
d'une grande qualité, les musiciens sont à la fois compétents (et même
davantage) et concernés: il n'en faut pas plus pour faire un grand disque. Le
plus surprenant de cet album est le morceau caché puisqu'il s'agit d'une
reprise de "A Whiter Shade Of Pale". Étonnant, certes, mais on s'y
laisse prendre, notamment par la vertu d'un violon qui, sans faire oublier
l'orgue Hammond de Matthew Fisher, en a particulièrement bien adapté la magie.
1- I Ain't Nothing (The Whiskey Gentry)
2- Colly Davis (Steve Brines / Jim
Smoak)
3- Holly Grove (The Whiskey
Gentry)
4- Dixie (The Whiskey Gentry)
5- Reno (The Whiskey Gentry)
6- One Night In New York (The
Whiskey Gentry)
7- Oh Me (The Whiskey Gentry)
8- Lonesome L.A. Cowboy (Peter
Rowan)
9- Particles (The Whiskey Gentry)
10- Brander's Reel (The Whiskey Gentry)
11- Here's Your Song (The Whiskey Gentry)
Titre caché:
A whiter shade of pale (Gary
Brooker / Matthew Fisher / Keith Reid)
The Whiskey Gentry: Lauren Staley Morrow / Jason Morrow / Chesley Lowe /
Rurik Nunan / Price Cannon / Sammy Griffin / Michael Smith
Invités: Butch Walker / Les Hall / John Keane / Leah Calvert / Casey
Cooke / Keith Morris / Andy Carlson / Mike Cowan / Jeff Crouch / Pete Lawless
Les concerts donnés par The
Whiskey Gentry à l'occasion de la sortie de "Holly Grove" ont été enregistrés
pour deux d'entre eux, les 16 et 17 août 2013 à Athens et Atlanta et, conséquence logique, voici
aujourd'hui que paraît "Live From Georgia" qui témoigne de tout ce
qu'est le groupe sur scène. Les morceaux de bravoure du groupe sont là comme
"Comrade", "Eula Mae", "Dime Short Of A Dollar
Bill", "Colly Davis", toujours chargés en haute énergie. Cet
album rend vraiment justice à la dimension scénique de Laura, Jason, Rurik et
leurs partenaires. La véritable valeur ajoutée de cet album live réside dans
les trois reprises. Il y a tout d'abord pour ouvrir le bal "White House
Blues" de Bill Monroe que je vous défie d'écouter sans avoir envie de
vous lever et de vous faire bouger les pieds. Il y a ensuite "Guitars, Whiskey, Guns &
Knives" des Steeldrivers (un groupe qui mériterait plus de reconnaissance).
Et pour terminer l'album, la surprise vient du choix de "Creep" qui
fut en 1992 le premier single de Radiohead, ce qui, encore une fois, démontre l'ouverture
d'esprit du septette.
1- White House Blues (Bill Monroe)
2- Dixie (The Whiskey Gentry)
3- Dime Short Of A Dollar Bill (The
Whiskey Gentry)
4- Colly Davis (Steve Brines / Jim
Smoak)
5- Holly Grove (The Whiskey
Gentry)
6- Guitars, Whiskey, Guns &
Knives (Chris Stapleton / Mike Henderson)
7- Particles (The Whiskey Gentry)
8- Oh Me (The Whiskey Gentry)
9- Eula Mae (The Whiskey Gentry)
11- Comrade (The Whiskey Gentry)
12- Here's Your Song (The Whiskey Gentry)
13- Mary (The Whiskey Gentry)
14- Creep (Mike Hazelwood / Albert Hammond / Jonny Greenwood / Colin
Greenwood / Thom Yorke / Phil Selway / Ed O'Brien)
The Whiskey Gentry: Lauren Staley Morrow / Jason Morrow / Chesley Lowe /
Rurik Nunan / Price Cannon / Sammy Griffin / Michael Smith
Invités: Leah Calvert / John Keane / Travis Cottle / Alex Rodiek
Tu confirmes qu'ils sont Irlandais à l'origine alors ? En tout cas c'est une belle découverte. Merci.
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