Cette chronique, parue dans Xroads #10, j'aurais aimé l'écrire Mais c'est Jacques-Eric Legarde qui l'a fait. Je ne lui en veux pas, pour 2 raisons: d'abord, il a attribué 5 étoiles à l'album; ensuite, je ne collaborais pas encore à mon magazine préféré (j'ai commencé avec le spécial "Génération Folkeuses" puis avec le n°12).
C'est donc un album qui est arrivé trop tôt! Trop tôt? Façon d'écrire car le dernier disque de Sammy, "Old Time Southern Dream" remonte quand même à 1994. Et puis notre homme n'en est qu'à 7 disques au compteur dont un live et un "tribute" à Woody Guthrie, il ne nous a donc pas submergé de sa production:
"Song For Patty" (1975)
"Sammy Walker" (1976)
"Blue Ridge Mountain Skyline" (1977)
"Songs From Woody's Pen" (1979)
"In Concert" (1990 - live en Italie)
"Old Time Southern Dream" (1994)
"Misfit Scarecrow" (2008)
C'est sans doute pour cela que l'album dure 68 minutes. Pour moi, il aurait pu durer 2 heures. Pour la critique américaine, il aurait dû être plus court. C'est peut-être vrai, Sammy le reconnaît lui-même. Mais il me faut plus d'une heure pour me me lasser d'un ami de 30 ans, surtout quand il me rend si rarement visite.
Quoi qu'il en soit, ce disque est un vrai trésor. Si l'on excepte quelques intervention de Tony Williamson à la mandoline, il n'y que Sammy, sa voix et sa guitare, ici un banjo, là une basse et puis, grande nouveauté, un piano. Car Sammy, né dans une famille qui aime la musique, a appris cet instrument dès son plus jeune âge. Et deux titres superbes, "If Jesus Don't Show" et "Song For Jessie" démontrent son talent devant un clavier.
Mais le principal argument de Mr. Walker, c'est sa voix. Celle d'un folksinger des années 60 (au hasard: un jeune Dylan?), toujours pleine d'émotion. Ajoutez-y un sens de la mélodie jamais pris en défaut et vous obtiendrez un album dont vous ne pourrez plus vous passer pour peu que vous aimiez le genre.
Bien sûr, ce n'est pas un disque moderne: Sammy Walker n'est pas à la mode. Il ne sera jamais à la mode, restant toujours ce "misfit" n'appartenant à aucune mode, à aucun courant. Bien sûr, les thèmes abordés, pas forcément originaux, vous inciteront plus à la mélancolie qu'à la gaudriole. Mais c'est le genre de disque que j'avais envie d'entendre, "un mélange de nouvelles chansons, de quelques anciennes, et de quelques-unes entre les deux". C'est le disque que Dolphus Ramseur de Ramseur Records lui a donné l'opportunité d'enregistrer.
Personnellement, j'ai du mal à entendre "Proud and Poor" ou "Homer Byron McGuthrie" sans être profondément touché parce que ces titres me rappellent des personnes chères à mon coeur. Je pourrais d'ailleurs citer les 16 titres car aucun ne me laisse indifférent, pour toutes les bonnes raisons.
Et j'attends déjà le prochain disque! Mais avant 2022, s'il vous plaît, Sammy.
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