Voici typiquement le genre d'artiste sorti de nulle part qui, au hasard de la navigation sur le web, attire mon attention. Il s'appelle Dave Hamilton et n'est pas photographe (du moins à titre professionnel).
Cette chronique est parue dans Xroads #12.
DAVE HAMILTON ***
Back Roads Of My Mind
(Dave Hamilton / CD Baby - http://www.cdbaby.com/)
Y'a pas photo
J'ai rencontré Dave Hamilton, sur un site de téléchargement, par le hasard d'une courte bio où figurait un nom qui pour moi est un sésame: John Prine était cité parmi les influences principales (aux côtés de Bob Dylan ou Hank Williams). Autre information précieuse "Back Roads Of My Mind" comporte 20 titres dont 9 reprises, 1 traditionnel et 10 compositions de Dave. Et la liste acheva de me convaincre... Dave Hamilton est un respectable Monsieur à cheveux (et moustache) gris. Sérieux aussi: il est titulaire d'un "college degree" en histoire, spécialisé dans l'ouest américain. C'est pourtant un saltimbanque, depuis près de 30 ans. Laissons-le se présenter lui-même: (remerciant un ami) "... Il m'a donné des leçons de guitare à la fin des années 70. Il a eu l'audace de me forcer à monter sur scène et jouer devant un public lors d'un "open mic" en 1979. J'étais terrifié à mort, tremblant, transpirant, mon coeur battait à 200 pulsations à la minute, mes yeux bougeaient à toute allure d'un côté à l'autre, mais je l'ai fait. J'ai eu un excellent accueil et, depuis, je joue, soit en solo, soit au sein du "Sonoma Mountain Band" dont je suis l'un les membres fondateurs". Le résultat de ces 29 années est donc "Back Roads Of My Mind". La liste des reprises révèle le bon goût de l'artiste. "Tomorrow Is A Long Time" de Bob Dylan; "If You Were A Bluebird" de Butch Hancock (chanté aussi par Emmylou Harris); "Nothing But A Breeze" de Jesse Winchester; "Last Train From Poor Valley" de Norman Blake qui est l'un des classiques du groupe de bluegrass Seldom Scene featuring John Starling; "Streets of London" de Ralph McTell; "Spoon River" de Mike Smith, rendu célèbre par Steve Goodman; "The Hobo Song" de John Prine, titre qui pourrait appartenir au répertoire de Woody Guthrie ou Pete Seeger; "Way Over Yonder In The Minor Key", un texte de Woody Guthrie mis en musique par Billy Bragg; "Roseville Fair" de Bill Staines. La liste est belle, l'interprétation ne l'est pas moins, avec la voix chaude et la guitare de Dave dont les compositions s'accomodent très bien de cette prestigieuse compagnie. Du morceau-titre qui ouvre l'album à "Something I'd Really Like To Lose", en passant par "Vacation", "Jim Bridger" ou "In Her Memory", ce n'est que du haut niveau. Des mélodies et des cordes qui chantent. Et des textes de grande qualité. Sur ce disque, Dave chante (bien), d'une voix vite familière, joue de la guitare et du banjo. Il est accompagné de John Karsemeyer (banjo et mandoline), Alice Fitzwater (au fiddle omniprésent), Blair Hardman (basse, percussion, clavier) et Gailene Grillo (harmonies vocales). Aucun de ces noms n'est connu mais le CD, entre folk et bluegrass, procure 78 minutes de plaisir immédiat et renouvelé.
À écouter au coin du feu, cet hiver, et à ranger pas loin des modèles ni du "Comedians & Angels" de Tom Paxton.
Quelques mois après, je n'ai pas changé d'avis. Il s'agit d'un disque sans prétention, enregistré pour le plaisir, un plaisir partagé. Les reprises sont bien choisies et l'équilibre avec les compositions personnelles est réussi. Il reste à savoir si ce bel essai sera transformé car David a l'intention de publier un nouvel album en 2009.
Cette chronique est parue dans Xroads #12.
DAVE HAMILTON ***
Back Roads Of My Mind
(Dave Hamilton / CD Baby - http://www.cdbaby.com/)
Y'a pas photo
J'ai rencontré Dave Hamilton, sur un site de téléchargement, par le hasard d'une courte bio où figurait un nom qui pour moi est un sésame: John Prine était cité parmi les influences principales (aux côtés de Bob Dylan ou Hank Williams). Autre information précieuse "Back Roads Of My Mind" comporte 20 titres dont 9 reprises, 1 traditionnel et 10 compositions de Dave. Et la liste acheva de me convaincre... Dave Hamilton est un respectable Monsieur à cheveux (et moustache) gris. Sérieux aussi: il est titulaire d'un "college degree" en histoire, spécialisé dans l'ouest américain. C'est pourtant un saltimbanque, depuis près de 30 ans. Laissons-le se présenter lui-même: (remerciant un ami) "... Il m'a donné des leçons de guitare à la fin des années 70. Il a eu l'audace de me forcer à monter sur scène et jouer devant un public lors d'un "open mic" en 1979. J'étais terrifié à mort, tremblant, transpirant, mon coeur battait à 200 pulsations à la minute, mes yeux bougeaient à toute allure d'un côté à l'autre, mais je l'ai fait. J'ai eu un excellent accueil et, depuis, je joue, soit en solo, soit au sein du "Sonoma Mountain Band" dont je suis l'un les membres fondateurs". Le résultat de ces 29 années est donc "Back Roads Of My Mind". La liste des reprises révèle le bon goût de l'artiste. "Tomorrow Is A Long Time" de Bob Dylan; "If You Were A Bluebird" de Butch Hancock (chanté aussi par Emmylou Harris); "Nothing But A Breeze" de Jesse Winchester; "Last Train From Poor Valley" de Norman Blake qui est l'un des classiques du groupe de bluegrass Seldom Scene featuring John Starling; "Streets of London" de Ralph McTell; "Spoon River" de Mike Smith, rendu célèbre par Steve Goodman; "The Hobo Song" de John Prine, titre qui pourrait appartenir au répertoire de Woody Guthrie ou Pete Seeger; "Way Over Yonder In The Minor Key", un texte de Woody Guthrie mis en musique par Billy Bragg; "Roseville Fair" de Bill Staines. La liste est belle, l'interprétation ne l'est pas moins, avec la voix chaude et la guitare de Dave dont les compositions s'accomodent très bien de cette prestigieuse compagnie. Du morceau-titre qui ouvre l'album à "Something I'd Really Like To Lose", en passant par "Vacation", "Jim Bridger" ou "In Her Memory", ce n'est que du haut niveau. Des mélodies et des cordes qui chantent. Et des textes de grande qualité. Sur ce disque, Dave chante (bien), d'une voix vite familière, joue de la guitare et du banjo. Il est accompagné de John Karsemeyer (banjo et mandoline), Alice Fitzwater (au fiddle omniprésent), Blair Hardman (basse, percussion, clavier) et Gailene Grillo (harmonies vocales). Aucun de ces noms n'est connu mais le CD, entre folk et bluegrass, procure 78 minutes de plaisir immédiat et renouvelé.
À écouter au coin du feu, cet hiver, et à ranger pas loin des modèles ni du "Comedians & Angels" de Tom Paxton.
Quelques mois après, je n'ai pas changé d'avis. Il s'agit d'un disque sans prétention, enregistré pour le plaisir, un plaisir partagé. Les reprises sont bien choisies et l'équilibre avec les compositions personnelles est réussi. Il reste à savoir si ce bel essai sera transformé car David a l'intention de publier un nouvel album en 2009.
Est-ce le fruit du hasard? Une ressemblance troublante existe avec un des meilleurs disques de ces dernières années. Je viens seulement de m'en rendre compte:
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