La preuve?
Cette chronique est parue dans Xroads #12
DAVID KLEINER *****
The News That’s Fit To Sing
(David Kleiner / CD Baby)
Kleiner is great
Ce disque est le genre de surprise qui se produit trop rarement, un véritable coup de cœur. Un nom inconnu (il y a un autre Dave Kleiner qui chante avec son épouse Liz Pagan) mais un titre familier et même une photo démarquée de celle qui ornait All The News That’s Fit To Sing de Phil Ochs. La référence n'est pas fortuite. David Kleiner (par ailleurs un homme d'une rare gentillesse) a enseigné pendant 12 ans le songwriting (University of Virginia’s Young Writers Workshop), a chroniqué des disques (Minor7th.com) tout en se produisant comme artiste en Pennsylvanie et ailleurs. Il veut ici rendre un hommage affectueux aux disques des singers / songwriters des sixties et plus particulièrement à Phil Ochs. L'objet, en lui-même, relève d'un concept original (et réussi). 15 titres qui sont autant d'articles d'un journal, présentés par rubrique. Le livret (qui lui vaut la cinquième étoile) est un fac similé de ce journal qui nous redonne le plaisir trop rare de lire et d'écouter en même temps, comme au temps heureux des 33 tours. Kleiner en est à sa troisième production indépendante. La précédente, This Human Heart, était centrée sur l'amour et les relations humaines. Ici, tous les thèmes sont abordés, avec un talent dont chaque écoute révèle la subtilité. "That's Why I Fight", inspiré par des blogs, laisse la parole aux soldats engagés dans des conflits tandis que "To Kill In My Name" évoque le peine de mort. "Jack Hardy's Brother" est basé sur une interview du méconnu songwriter dont le frère Jeff (également son bassiste) a péri le 11 septembre 2001 dans l'une des twin towers. D'autres sujets sont traités comme le sport avec "Rooting For A Loser", la rubrique nécrologique ("The Anniversary Of My Death") ou les faits divers ("Massacre On Lex Street"). Et le disque se referme avec "Phil Ochs As I Knew Him" qui est l'hommage rendu par David à son "high school hero". Musicalement, ce disque n'est pas une copie de ce qui se faisait en 1965. Dès le premier morceau, la flûte de Jeff Levin (venu du jazz) peut dérouter. Mais l'esprit reste folk, dominé par la guitare acousique de David et les percussions de Cheryl Prasher. Et il y a les harmonies de Jen Schonwald (Angel Band) et, ça et là, un dobro, des harmonicas, un banjo ou un violon. Et surtout, ce disque se livre petit à petit, avec pudeur, s'insinue en vous, écoute après écoute, pour ne plus vous quitter.
À classer entre All The News That’s Fit To Sing et les disques de Jack Hardy, mais pour moi, ce ne sera pas avant longtemps.
The News That’s Fit To Sing
(David Kleiner / CD Baby)
Kleiner is great
Ce disque est le genre de surprise qui se produit trop rarement, un véritable coup de cœur. Un nom inconnu (il y a un autre Dave Kleiner qui chante avec son épouse Liz Pagan) mais un titre familier et même une photo démarquée de celle qui ornait All The News That’s Fit To Sing de Phil Ochs. La référence n'est pas fortuite. David Kleiner (par ailleurs un homme d'une rare gentillesse) a enseigné pendant 12 ans le songwriting (University of Virginia’s Young Writers Workshop), a chroniqué des disques (Minor7th.com) tout en se produisant comme artiste en Pennsylvanie et ailleurs. Il veut ici rendre un hommage affectueux aux disques des singers / songwriters des sixties et plus particulièrement à Phil Ochs. L'objet, en lui-même, relève d'un concept original (et réussi). 15 titres qui sont autant d'articles d'un journal, présentés par rubrique. Le livret (qui lui vaut la cinquième étoile) est un fac similé de ce journal qui nous redonne le plaisir trop rare de lire et d'écouter en même temps, comme au temps heureux des 33 tours. Kleiner en est à sa troisième production indépendante. La précédente, This Human Heart, était centrée sur l'amour et les relations humaines. Ici, tous les thèmes sont abordés, avec un talent dont chaque écoute révèle la subtilité. "That's Why I Fight", inspiré par des blogs, laisse la parole aux soldats engagés dans des conflits tandis que "To Kill In My Name" évoque le peine de mort. "Jack Hardy's Brother" est basé sur une interview du méconnu songwriter dont le frère Jeff (également son bassiste) a péri le 11 septembre 2001 dans l'une des twin towers. D'autres sujets sont traités comme le sport avec "Rooting For A Loser", la rubrique nécrologique ("The Anniversary Of My Death") ou les faits divers ("Massacre On Lex Street"). Et le disque se referme avec "Phil Ochs As I Knew Him" qui est l'hommage rendu par David à son "high school hero". Musicalement, ce disque n'est pas une copie de ce qui se faisait en 1965. Dès le premier morceau, la flûte de Jeff Levin (venu du jazz) peut dérouter. Mais l'esprit reste folk, dominé par la guitare acousique de David et les percussions de Cheryl Prasher. Et il y a les harmonies de Jen Schonwald (Angel Band) et, ça et là, un dobro, des harmonicas, un banjo ou un violon. Et surtout, ce disque se livre petit à petit, avec pudeur, s'insinue en vous, écoute après écoute, pour ne plus vous quitter.
À classer entre All The News That’s Fit To Sing et les disques de Jack Hardy, mais pour moi, ce ne sera pas avant longtemps.
David m'a confié par mail que j'avais été son premier acheteur français. Depuis, tout en soutenant activement la campagne de Barrack Obama, il a poursuivi son petit bonhomme de chemin, se produisant un peu plus souvent sur scène, bénéficiant de passages radio chez lui mais aussi aux Pays-Bas ou en Allemagne. Son disque a également été chroniqué par un autre magazine français, l'excellent "Cri du Coyote".
Merci de m'avoir fait découvrir cet artiste, dont la flute de Jeff Levin me déroute toujours...
RépondreSupprimerMais la flute n'est que sur le premier titre et il y en a 14 autres (avec un sax sur le 9, c'est vrai).
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