samedi 13 décembre 2008

Rodney Crowell - Sex & Gasoline (Xroads #12)


RODNEY CROWELL ****
Sex & Gasoline
(Yep Roc Records)
Joe Henry strikes again




L'un des plus talentueux des songwriters country modernes, Rodney Crowell n'a sans doute pas eu, en qualité d'interprète, la reconnaissance que son œuvre mérite. Pourtant, de "Ain't Living Long Like This" (en 1978) à "The Outsider" (en 2005) en passant par la réjouissante digression des Notorious Cherry Bombs, il n'a pas commis un mauvais album. Et il a composé nombre de superbes chansons, reprises par les plus grands, depuis sa collaboration avec Emmylou. "Til I Gain Control Again", en particulier, qui fait partie, à jamais, de mon top personnel. Pour ce nouvel opus (le 13ème), Rodney a fait appel à l'omniprésent Joe Henry (qui vient pousser le duo sur "I've Done Everything I Can"), accompagné de toute son équipe: Greg Leisz, David Piltch, Patrick Warren, Jay Bellerose, Doyle Bramhall. Sex & Gasoline est une collection de chansons sur les femmes (amantes, filles, amies, madonnes et prostituées), la plupart du temps du point de vue – supposé – d'une femme. Pas de point faible dans ce disque: le songwriting est toujours au plus haut niveau, le propos est dense, l'interprétation impeccable, comme la production. Mais il manque l'étincelle qui a fait d'un album comme "Diamonds & Dirt" quelque chose d'exceptionnel. Il manque le titre qu'on a immédiatement envie de fredonner, que l'on garde en tête pendant des heures (dans "Diamonds & Dirt", il y en avait au moins cinq). Le son est plus blues-rock que par le passé ("Sex & Gasoline", "Who Do You Trust"), pas loin d'un Dylan des dernières années (c'est encore plus net dans "Funky And The Farm Boy"). Disque sérieux souvent, sombre parfois, poétique toujours, "Sex & Gasoline" s'achève par un "Closer To Heaven" de grande facture, dont le crescendo, orné de chœurs gospel, donne envie d'appuyer sur la touche "repeat".

À réécouter souvent, avant de se faire une opinion définitive et à classer plus près de "Love & Theft" que de "Diamonds & Dirt".

Sam Pierre

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