"Accentuate The Positive" (Virgin/Universal)
Avec son précédent disque, Van Morrison revisitait ses premières racines: pour son 45ème album. Il passe à la seconde phase, le rock’n’roll. Il a été immédiatement inspiré par Fats Domino, Chuck Berry et les Everly Brothers qu’il interpréta dans les salles de concert de sa ville natale, utilisant souvent les mêmes instruments acoustique du skiffle qu’il n’hésite pas électrifier.. Ici; il revisite et réimagine certaines de ses chansons préférées. Le titre de l’album provient d’un morceau de Bing Crosby, mais suit la version de Gene Vincent sur le disque Crazy Times. Le poète/rocker irlandais aborde ensuite le Lonesome Train du Rock’n’Roll Trio de Johnny Burnette pour lequel il invite le regretté Jeff Beck à la guitare. Il passe ensuite à Flip, Flop & Fly de Big Joe Turner. Le bluesman Taj Mahal tient la guitare en invité sur ce qui fut l’un des premiers hits du rock’n’roll. Il est aussi sur Lucille de Little Richard. Van Morrison n’hésite pas à reprendre Shakin’ All Over de Johnny Kidd, autre joyau du rock britannique. Il insuffle à ces chansons intemporelles une passion qui élargit et remet en question ses propres traditions. Sa voix inimitable et de superbes arrangements parfaitement maîtrisés apportent une nouvelle et haute énergie à ces hits éternels. La suite pourrait être un retour à la période Them, et des titres fabuleux tels que I’m Gonna Dress In Black. A moins que Van Morrison ne nous surprenne avec un disque mystique dont il a le secret. En attendant, accentuez le positif…(Romain Decoret)
"Coyote" (ATO Records)
C’était simple mais il fallait y penser. Le songwriter avait déjà abordé le concept album de l’outlaw avec Renegade. Pour son cinquième disque à la fois autobiographique et conceptuel; il a mis en scène le personnage de Coyote, un hors-la-loi tiraillé entre les cartels mexicains de la drogue et sa propre personnalité. Il évoque ici un problème commun dans le Sud des USA où le Fentanyl mortel est largement distribué par des américains chapeautés par les cartels. Pour cela, Dylan LeBlanc a emmené sa guitare acoustique dans les mythiques studios Fame de Muscle Shoals. Le batteur est Fred Eltringham (Sheryl Crow, Ringo Starr) et Jim "Moose" Brown au piano vient du Bob Seger Band. La couverture du CD représente un coyote percé de flèches. Les compositions évoquent divers aspects de la vie de l’Outlaw. Dark Waters, Hate, Wicked Kind et Telluride sont le côté obscur, alors que No Promises Broken, Human Kind et The Crowd Goes Wild évoquent les épiphanies, aussi courtes qu’elles puissent l’être dans la vie de Coyote. Un disque profond et honnête. (Romain Decoret)
Chad RUPP & The SUGAR ROOTS
"The Devil Won’t Get You" (Lightning in a bottle Re-cords)
Ce groupe vient de l’Oregon et représente bien la scène de Portland où les musiciens sont toujours prêts à se dépasser. Chad Rupp est un guitariste jouant sur Gibson aussi bien que sur Fender Stratocaster. Son répertoire est l’équivalent d’une constante rock’n’roll party avec des influences venues des Fabulous Thunderbirds, B.B. King ou Elvin Bishop pour son jeu de guitare. Vocalement, il chante avec une souplesse rare qui rappelle souvent Bobby Tench, chanteur du Jeff Beck Group. Pour son second disque (le précédent était Savage’s Life) il s’est entouré d’instrumentistes de très haut niveau comme Johnny Wheels à l’harmonica, le batteur Jimmy Botts (sacré meilleur batteur par la Blues Musiciens Association). Il a également réuni une section de cuivres imposante et invité Lloyd Jones (ex-Delbert McClinton), Peter Damian et Andrew Matthew. C’est particulièrement efficace dans Leopard For Your Love, The Devil Won’t Get You ou Bluesmen In Black avec Johnny Wheels. At The Candle light Room est dédié au club aujourd’hui disparu autour duquel se créa la scène de Portland. Le disque a été enregistré au studio Roseleaf Recordings et produit par Timmer Blakely. A la fois garage band et blues ce disque de jeunes musiciens est empli de virtuosité et incontournable. (Romain Decoret)
Various Artists
"Heavenly Cream : An Acoustic Tribute To Cream" (Quarto Valley Records / Bertus France)
Le poète et parolier Pete Brown - aujourd’hui décédé - travaillait sur un autre projet quand est né le concept de ce disque: une rétrospective acoustique de la musique de Cream. Puis l’idée fit son chemin et de nombreux talents se réunirent dans les studios d’Abbey Road: Joe Bonamassa, Bobby Rush, Malcolm Bruce ( fils de Jack Bruce), Deborah Bonham (fille de John Bonham), Maggie Bell, mais aussi Paul Rodgers (ex-Free), Bernie Marsden (ex-Gerry & The Pacemakers) et même Pete Brown & Ginger Baker participèrent de manière posthume . Le répertoire revisite en acoustique les titres de Jack Bruce et Eric Clapton. Malcolm Bruce sonne comme son père et ne nous laisse pas oublier que Jack Bruce avait étudié le violoncelle à l’Académie de Glasgow. D’où des titres tels que Deserted Cities Of The Heart ou We’re Going Wrong. Mais aussi les hits que sont Politician, White Room et l’humoristique Take It Back sans oublier Sunshine Of Your Love, Spoonful, Born Under A Bad Sign et Sitting On Top Of The World des Mississippi Sheiks dans la version de Howlin’ Wolf. Pour Eric Clapton on retrouve Badge et les arpèges originalement joués par Georges Harrison sous le nom de l’Angelo Mysterioso. Il est dommage que le riff acoustique à la 12-cordes de Dance The Night Away ait été omis mais il est vrai que cette célébration de la danse est maintenant dépassée dans un monde où des assassins peuvent envahir un concert au Bataclan ou une rave party en Israël. Par contre Crossroads et Tales Of Brave Ulysses sont bien présents sur ce disque de grande envergure qui est plus qu’un hommage. Excelsior! (Romain Decoret)
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