Bobby RAY
"It's Not The Years It's The Mileage"
Ce chanteur aurait mérité une meilleure production. Le son n’est pas top. Je ne suis pas accro à son vocal non plus. Après c’est une question de goût mais je suppose que Bobby Ray est un amateur qui enregistre dans son salon. En tant que compositeur par contre il est nettement plus crédible. Il y a deux rock and roll et le reste n’offre que des balades et il y en a quand même treize!
"Stress & Medicine"
Si vous êtes surtout amateur de country classique vous ne serez pas réellement convaincu par la musique de Coke Hendry. Ses nombreux country-rock sont nettement plus rock que country. Par contre il nous offre avec Homegrown Angel un peu de rock and roll classique. La country n’est présente qu’avec deux chansons For You To Hear et Train From Santa Fe. Il faut certainement l’aborder dans un honky tonk surchauffé: il vous fera boire quelques bocks de bière.
"Homemaker"
Cette chanteuse nous offre un album intimiste de country/folk, plus folk que country. Je ne vous conseille pas de l’écouter le soir d’une dure journée de travail. Par contre les amateurs de douceurs pourront apprécier…
"Remi Mae"
Remi Mae est une jeune auteur/compositeur Texane qui nous offre son premier EP cinq titres bien variés. Une ballade, un rock, un slow et deux chansons interprétées en duo. Remi Mae lave son linge avec Cody Canada (ex-Cross Canadian Ragweed) dans Washing Machine Song et partage Classic Kind Of Thing avec Sunny Sweeney. Une piste à suivre…
"Randall County Reverb"
J’ai trouvé cet album attachant, bien que sans prétention. C’est le genre de chanteur que l’on écoute au coin du feu. Une guitare acoustique et une pedal steel pour l’ambiance et c’est tout. Une veillée au saloon. Dehors le vent se déchaîne et le coyote hurle.
The DOOLIN DALTONS
"Love's Whisper"
Je serais tenté de qualifier la musique des Doolin Daltons de country mélodieuse, voir moelleuse. J’imagine bien des Everly Brothers ou des Brothers Four des années 2020 avec un répertoire certes moins punchy mais présentant de fort belles harmonies vocales. C’est très bien enregistré, bien léché, mais un peu trop lisse quand même. La seule exception étant un bon petit rock and roll. Mais l’ensemble manque de peps. Plusieurs chansons par contre auraient fort bien convenu à Roy Orbison ou Raoul Malo.
"Queen Of Me"
Il y a un an les fans de Shania Twain se sont vus gratifiés d’un album qui préfigurait le retour de la belle Canadienne avec la reprise de ses anciens succès contre un seul nouveau titre. Avec cette nouveauté 2023, Queen Of Me, ce sont enfin douze nouvelles chansons. Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Si la country bien moderne de Shania préfigurait il y a vingt ans ce qu’allait être la country/pop des années 2020 elle a carrément basculé du côté de la pop avec un accompagnement des plus synthétiques. C’est dommage car le vocal est toujours aussi accrocheur. Il est hélas broyé dans une production pour discothèque. Shania ne retrouvera plus le sommet des charts mais il y aura quand même des chorégraphies pour les danseurs.
"Modern Cowboy"
Cet album de huit titres démarre sur un rythme fort guilleret sur lequel dominent le fiddle et la batterie. On ne rapprochera donc pas ce duo féminin du bluegrass car la batterie est historiquement exclue du style popularisé par Bill Monroe. Les morceaux suivants d’ailleurs font plutôt pencher la balance vers le folk, voire la musique traditionnelle. Les balades acoustiques dominent. Outre le premier titre en intro l’album nous réserve un instrumental rapide joué au violon et un country/bluegrass sur lequel on retrouve la batterie ainsi qu’un banjo et le violon. Les harmonies vocales sont agréables comme il sied généralement à deux sœurs ou deux frères. Sauf que Paige Anderson (songwriter) et Emilie Rose (fiddle) n’ont en commun que le fait d’être originaire du nord de la Californie. Toutes deux ont commencé la musique très jeunes au sein de formations familiales.
"Roll On, Cowboys"
Y a-t-il encore un public en 2023 pour les vieilles complaintes de cowboys ? Peut-être quelques rares collectionneurs nostalgiques d’une période musicale que même leur grand-parents n’ont pu connaître. En effet la musique contenue sur ces deux CD, soit dix-neuf chansons et trois narrations, nous reporte bien au-delà de l’ère des cowboys chantants tels que Gene Autry, Roy Rogers ou Rex Allen. Nous sommes au temps où la musique jouée par les garçons vachers le soir au bivouac ne s’appelait pas encore hillbilly music. La Carter Family et Jimmie Rodgers allaient arriver mais les vedettes de l’époque se nommaient Gid Tanner, Riley Puckett ou les Skillet Lickers. On parlait de string bands, de fiddle tunes et de musique old time. L’accompagnement du vocaliste est des plus sobre : une guitare acoustique, un banjo ou un harmonica. Cet aspect rudimentaire n’est franchement pas très attrayant, surtout pour l’auditeur qui ne maîtrise pas l’anglais, et la présence de quelques invités de marque tels que Ramblin’ Jack Elliott, Tom Russell ou Corb Lund n’y change rien. La musique de Andy Hedges a le mérite de faire revivre l’histoire d’une époque mis elle est fort monotone. Au moins les Riders In The Sky nous offrent leur humour et quelques yodels…
"Time To Shine"
Cet album correspond tout à fait à la triste banalité de son illustration de pochette. Nous avons là un chanteur sans conviction à la voix des plus quelconques interprétant des chansons lentes et fort ennuyeuses. Il a voulu se faire plaisir et peut-être pensé offrir son album à sa grand-mère. Aucun talent. Ne perdez pas votre temps.
"Flood"
Rien de très original à l’écoute de cet album. Mais rien de désagréable non plus. C’est assez country pour qu’on y distingue le fiddle et la pedal steel guitar et c’est très bien enregistré. Seulement le résultat ressemble à des dizaines, pour ne pas dire des centaines, d’autres albums qui paraissent chaque année. Wade Skinner est un bon chanteur mais sans le petit truc qui le ferait sortir du rang. Les ballades défilent en l’absence de titres rapides et certaines sont excellentes comme The Old Days que l’on croirait tirée du répertoire de Jennings ou Like You’re Still Near, très country classique. Si Wade Skinner avait eu la bonne idée d’incorporer quelques honky-tonks dans le lot, c'eût été un très bon album.
"Midwestern Daughter"
Encore une photo de pochette étrange. Cette chanteuse devrait être ravie de nous présenter son album. Au lieu de cela elle fait la moue. Le premier titre ouvre sur un fond d’americana. Midwestern Daughter qui suit est une ballade agréable. Après ça se gâte un peu. Suit une série de ballades ennuyeuses relevées heureusement par des chansons americana plus gaies. Un album intéressant pour qui accepte de sortir du contexte country ou new-country.
"The Restless"
Voici un album qu’on serait tenter d’acquérir pour sa pochette! Le précédent opus de Karen Jonas, chroniqué en son temps dans le Cri du Coyote, avait une illustration déjà un tantinet coquine. Cette chanteuse originaire de Virginie se situe en retrait de la country classique dans une ambiance americana qui lui laisse peut-être plus de libertés d’expression. L’aspect alternatif de certaines chansons peut freiner l’intérêt de l’amateur de country traditionnelle. L’atmosphère est cool en général mais il s’autorise un morceau swing sympa. Le vocal est agréable et cet album plaira aux lecteurs qui aiment les douceurs.
Mike HUGHES
"Warm Red Wine"
Certes, la perfection n’existe pas mais, dans la catégorie country music classique option honky tonk pur, il est difficile de trouver mieux. Cet artiste vétéran du Missouri a choisi de reprendre onze classiques du honky tonk empruntés à Ray Price (trois titres), Faron Young, Red Steagall, George Strait, Billy Walker, Bill Anderson, Charlie Walker ou Earl Thomas Conley (l’excellent country-rock Somewhere Between Right And Wrong). Il y a notamment plusieurs numéros 1 des années 50 et 60 auxquels Hughes ajoute un original, Warm Red Wine, dans la même veine. En 2023 c’est comme si on ressuscitait un tyrannosaure. En tout cas c’est l’album du semestre.
"Livin' The Dream"
Cet album s’adresse à tous ceux qui écoutent habituellement Little Big Town ou Lady Antebellum. Je doute qu’il y en ait beaucoup parmi les lecteurs du Cri du Coyote. Ce duo que je découvre se livre à la pratique d’une musique que l’on appelle "nashpop". On apprécie ou pas car c’est bien fait mais cela n’a plus qu’un rapport très mince avec la musique country. Deux ballades agréables sur douze titres peuvent s’y référer et c’est tout. De la pop bien léchée.
"Working On Me"
Je me plains peut-être trop souvent du fait que bon nombres d’albums servent à profusion des ballades ennuyeuses. Cette fois il n’y en a que quatre, contre six rocks, dont une qui bénéficie d’un fiddle et c’est ici le seul rapport avec la country music. Ce chanteur est certainement plus inspiré par Springsteen ou Tom Petty que par Jones ou Haggard. Ce n’est pas le style de rock que j’apprécie mais il peut accrocher certains lecteurs.
"Punch-Drunk Life"
Ce qui frappe aux oreilles à l’écoute du premier titre avec ce groupe dont j’ignore tout c’est la qualité des harmonies vocales et de l’accompagnement musical. On peut se souvenir des groupes des années 90 tels Restless Heart, Diamond Rio ou Shenandoah. Il y a un peu de ça mais surtout un mélange d’americana et de son west coast sur des chansons majoritairement rythmées. Un seul titre sur les douze est typiquement country mais l’ensemble s’écoute avec plaisir.
"The Lost Files, Exhibit A"
Craig Campbell était jusque là perçu comme un artiste country relativement traditionnel au sein du milieu nashvillien. Ce qui explique peut-être la frilosité des radios country américaines à le programmer car sur treize années il n’a réussi à classer que six simples, aucun d’entre eux ne pénétrant le Top 10. Sa prestation à Gstaad en 2012 lui avait valu des critiques élogieuses. Après cinq ans de silence discographique voici le Géorgien de retour avec un album de seize titres. Et une fois de plus le vieil adage s’applique: quantité ne rime pas forcément avec qualité. Craig Campbell en 2023 semble davantage préoccupé à plaire aux radios nashpop quitte à prendre ses distances avec la country. User de titres tels que Johnny’s Cash ou Talk Country To Me pour nous asséner du rock qui n’a rien de country est une injure. Mais soyons justes: il nous reste deux ou trois ballades bien chantées et autant de country-rock assez juteux bien que conduits par des guitares acérées. Ajoutons quelques titres new-country passables et nous obtenons un album d’une dizaine de chansons écoutables. C’es peu et c’est dommage car Craig Campbell possède un bon vocal qui se rapproche de celui de Trace Adkins.
"Chérie"
Il a fallu que je lise une revue anglaise pour apprendre l’existence d’un chanteur de country à Bordeaux. Cet artiste semble mieux connaître les médias britanniques qui ont chroniqué son album et ce d’une manière fort élogieuse, ce qui est peu commun. Aucune information notamment sur d’éventuelles prestations dans notre pays. On est un peu vexé d’autant que cet album est d’une qualité exemplaire. Je dirai même qu’il est surprenant à deux titres. D’une part l’aspect classique de la musique country que semble privilégier Theo Lawrence. Alors que la production française s’aligne plutôt sur la musique qui se danse en ligne, notre Bordelais baigne dans l’esprit des années 50 et 60 que seuls abordent les Subway Cowboys mais dans une orientation plus hillbilly/rockabilly. Et, d'autre part, je suis stupéfié (le mot n’est pas trop fort) par la qualité du vocal et par la restitution du son de l’époque concernée. Le premier titre, California Poppy, A Dime For A Nickel et I’ve Been Here Too Long, sont de vraies pépites de country bien classique comme les juke boxes en diffusaient dans les années 50. C’est quasiment du Bakersfield Sound. The Universe Is Winding Down est du pur honky tonk, Cherie sent bon la Louisiane et Liquor And Love pourrait figurer au répertoire des Mavericks. Il y a encore de la ballade, du slow rock et même de la variété pour teenagers des années 60. J’ai hâte d’en apprendre plus sur la réalisation de cet album qu’il faut découvrir absolument.
PS : Theo, si tu lis ces lignes, peux-tu contacter la rédaction du Cri ?
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