Peter Case: Wig! (Yep Roc Records)
The Nerves: One Way Ticket (Alive Records)
The Plimsouls: Live! Beg, Borrow & Steal (Alive Records)
http://www.petercase.com/
En convalescence après son opération à cœur ouvert en 2009, Peter Case n'est pas resté inactif. Il a fouillé dans ses archives et exhumé quelques trésors des Breakaways, Nerves et Plimsouls, ses anciens combos. Aujourd'hui, il s'attaque à son œuvre solo et nos propose onze titres tout droit sortis de sa valise, enregistrés entre le milieu des années 80 et 2009.
Voici donc "The Case Files". Les sources sont différentes, les conditions de réalisation aussi: des maquettes, des enregistrements live, des titres oubliés dans quelque carton et, pourtant, l'artiste nous propose un ensemble dont le manque de cohérence ne saute pas aux oreilles, il est même d'une consistance que pourraient lui envier beaucoup d'albums, conçus comme tels, qui sortent de nos jours. Le son est rude, souvent, mais clair en même temps, par la magie de la production; il véhicule une urgence et une énergie auxquelles, il faut bien le dire, Peter nous a habitués depuis toujours. L'esprit des Plimsouls ne s'est pas affadi avec le temps. On rencontre pêle-mêle les compagnons d'enregistrement de ses disques récents, un Plimsoul par-ci (Eddie Munoz pour "Anything (Closing Credits)", un T Bone Burnett par-là (pour une première version de "Steel Strings" à l'époque du premier album solo) ou encore Stan Ridgway ("Let's Turn This Thing Around"). Remarquable aussi est la présence du regretté Duane Jarvis, notamment sur le titre le plus expérimental du disque "Ballad Of The Minimal Wage". Quatre reprises sont au menu à côté des compositions originales. Le classique "Milk Cow Blues", le blues des Stones "Good Times, Bad Times" (pas le plus connu mais un des meilleurs), celui de Maître Bob "Black Crow Blues" (même remarque que pour les Stones) et un "The End" bien sauvage d'Alejandro Escovedo. Un disque destiné aux fans mais qui deviendra vite indispensable, non seulement à tout amateur du bonhomme (qui n'a pas épuisé, à n'en point douter, sa malle aux trésors) mais aussi à tous ceux qui ont besoin de cette conception intègre de la musique, quel que soit son genre.
Je profite de l'occasion pour parler de "Wig!" paru en 2010 et qui est passé un peu inaperçu en notre beau pays. En effet, pendant sa convalescence, Peter ne s'est pas contenté d"explorer ses archives, il a aussi enregistré un album. On aurait pu s'attendre à une collection de ballades tranquilles et l'on découvre un petit bijou de blues-rock où Peter Case a pour seuls partenaires D.J. Bonebrake (percussions diverses) et Ron Franklin (guitares et un soupçon de piano), à l'exception d'un titre enregistré en 2005 avec un groupe incluant Duane Jarvis, décédé en 2009. Manifestement, le cœur tout neuf de Peter joue bien son rôle si l'on en juge à la vitalité déployée tout au long de cet album qui se situe quelque part entre Chuck Berry et le blues revival anglais des années 60. Vital, indispensable!
The Nerves, groupe éphémère fondé en 1975 comprenait Peter Case, Paul Collins et Jack Lee. Durant sa courte existence, il n'a publié en tout et pour tout qu'un EP 4 titres, réédité depuis sous différentes formes. Cette compilation, produite en 2008 par Peter est la plus complète. Des titres studio, des titres live, des maquettes, tout y est, et même un peu plus: trois des morceaux n'ayant pas été enregistrés par les Nerves mais par, respectivement, les Plimsouls, Jack Lee & Band ou Paul Collins & Peter Case. D'une certaine manière, ce disque sonne un peu comme du remplissage (il comporte vingt titres alors que le groupe n'en a publié officiellement que quatre) mais, quoi qu'il en soit, c'est un document fondamental, le début d'une histoire qui s'est poursuivie avec the Breakaways, the Plimsouls et Paul Collins' Beat.
Rien de tel avec les Plimsouls et "Live! Beg, Borrow& Steal" puisqu'il s'agit d'un concert enregistré le 31 octobre 1981 au Whisky A Go Go, à Los Angeles, quelques mois après "One Night In America". Si ce dernier, plus court, avait un son plus sauvage, la nouvelle publication (parue en 2010) montre un groupe cohérent, sans doute l'un des meilleurs de cette époque avec les Blasters. Les Plimsouls sont déjà au sommet de leur art scénique, passant avec aise du rock au rhythm & blues, des compositions de Peter Case aux reprises de Little Richard, Bo Diddley, Larry Williams ou Ray Davies. À noter, sur deux titres, la présence des Fleshtones qui ouvraient le show en ce soir d'Halloween. "Everywhere At Once", le meilleur album du groupe, ne devait paraître qu'en 1983, mais tous les ingédients étaient déjà présents dans cet enregistrement public avec, en particulier, un "A Million Miles Away" qui démontrait le grand talent de songwriter de Peter Case.
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