lundi 30 juin 2025

Disqu'Airs, par Jacques Brémond et Alain Fournier

 

 

Voici encore quelques sorties originales du label Bear Family, lequel, même après 50 ans de productions, trouve toujours, dans les archives discographiques, de quoi titiller notre curiosité: 
https://www.bear-family.fr 

 

Ooh-Eee! What You Do To Me?! - 
Stars, Inc. Rockers and Country Boppers from Atlanta, GA
 

Le tirage de cet album (LP 25 cm), limité à 500 exemplaires, en fait peut-être un futur objet de spéculation chez les amateurs de vinyles puisque ce support semble revenir en faveur d'un tout nouveau public. Dans un petit livret (8 pages) Bill Dahl nous plonge dans les années 1956-57 à Atlanta. Qui a lu l'important ouvrage de Richard A. Peterson (Creating Country Music) sait que, dès les années 1920, cette ville abritait une très vivace scène musicale (enregistrements, radios, maisons d’éditions) qui aurait pu en faire la première "Music City" avant la prédominance de Nashville et sa force de commerce (grâce au financement de son importante édition religieuse, mais ceci est une autre histoire)… On apprend donc que c’est un certain Bill Lowery, d'abord tout jeune DJ qui lance son label (Stars, Inc.) à Atlanta pour promouvoir la mode grandissante du rockabilly naissant. Il a senti qu’une esthétique était en train de prendre son essor auprès des jeunes de son âge. Ainsi découvre-t-on la fraicheur de tels exemples gravés en ce temps-là, avant que les étiquettes du marché imposent leurs catégories: You’re My Baby (The Night Hawks), My Baby Is Gone (Cleve Warnock) ou Did We Have A Party (Billy Brown) et Ooh-eee (What You Do To Me) par Chuck Atha et Ric Cartey. Les genres étant encore proches, Ten Wheels (Billy Barton) est dans la lignée des truck songs et on a même une (très) jeune artiste (Judy Tolbert, 11 ans) dont le I’m Wise To You Baby s'adresse au public adolescent qui fera une bonne partie de la fortune du rockabilly. Intérêt complémentaire pour les historiens musicaux, c'est le (bientôt célèbre) guitariste Jerry Reed qui apporte son talent à plusieurs productions de cet album compilation. Comme presque toujours avec Bear Family: un petit plaisir de la (re)découverte. (JB)


 

 

Rock-A-Ballads - Flipside Dreams And Loving Schemes Vol.1 

Le beau livret de 36 pages (par Bill Dahl) fort bien illustrées, détaille l'origine de ces 32 faces le plus souvent un peu ignorées des radios au bénéfice des titres les plus dynamiques des “rockeurs" placés en face A. Comme souvent dans ce genre de compilation, on trouve sans surprise un mélange d’artistes fort connus comme Patsy Cline (Walkin’ After Midnight), Richie Valens, Ricky Nelson (Poor Little Fool), l’inévitable Elvis Presley [Anyway You Want Me (That’s How I Will Be)], Jack Scott (My True Love), ainsi que Marty Robbins, Ronnie Hawkins, Rudy Grayzell, Ronnie Self, Sanford Clark, Marvin Rainwater... Bref, du beau monde. Reste à chacun de comparer avec sa discothèque pour éviter les doublons. En revanche, on peut supposer que peu d'amateurs auront les plages des inconnus (de moi je l’avoue) Gene Dunlap, Ral Donner, The Chaparrals ou Tooter Boatman. L'album donne plus dans la ballade que dans l'envie de danser, ce qui est sans surprise vu le thème général annoncé - entre rêve et douceurs sucrées - qu’on trouvait au verso des disques (45t), mais on peut, de temps en temps, aimer être bercé entre deux accès de fébrilité agitée du rock ’n’ roll ! (JB


 

 

That'll Flat Git It, Vol.50 - 
That'll Flat Git It! Rockabilly & Rock 'n' Roll 
From The Vaults Of Columbia and Epic Records
 

Jusqu'où s'arrêteront-ils dans les archives? Cinquante volumes (!) ont déjà été édités dans cette série qui mêle encore une fois des artistes “quelque peu oubliés” comme Dick Glasser, Dick Lory, Larry Hart et des stars confirmées des deux labels (Columbia et Epic): Carl Perkins (Pointed Toe Shoes), Johnny Horton (Lover’s Rock, The Wild One), les Collin Kids (The Rockaway Rock, Heartbeat), Marty Robbins (Long Tall Sally, un beau témoin de son ouverture vers le rockabilly, à côté de sa fabuleuse carrière “country") ainsi que Carl Butler ou les Maddox Brothers (avec la toujours très talentueuse Rose). Trente titres présentés dans un livret (36 pages) qui permet de retrouver également des mentions instructives sur Johnny Bond, Little Jimmy Dickens, Lefty Frizzell ou Charlie Adams et qui propose de découvrir des exemples de la jeune génération d’alors tombés dans les oubliettes de l’abondance de la production (Bobby Lord, Rick Tucker). L'histoire quasi officielle et universelle a retenu la prédominance du label Sun dans cette période, mais les "gros labels" et leurs hommes d'affaire du nord (qui ont senti le vent du show business) ont souvent su attraper de bonnes ondes au bon moment. Là encore, listez les apports éventuels pour compléter votre discothèque. Le reste est affaire de (bon) goût. (JB).


  

 


An Evening In Italy -
Dining, Dancing And Romancing The Italian Way
 

En guise de dessert, une curiosité avec la réunion de 28 titres comme des "clichés" sur l'Italie et ses charmes (l'amour en tête) détaillés dans un livret copieux (36 pages). Si le quotidien des uns est l'exotisme des autres, alors nul doute qu'on se sent en vacances avec la plupart des titres qu'on a entendus, mais peut-être pas toujours vraiment écoutés. Qui a échappé à Dean Martin, Louis Prima (Buona Sera), Elvis Presley (O sole Mio améri-canisé), Dion, Paul Anka ou même Mario Lanza (pour les moins jeunes) avec son Ave Maria? Ajoutons un peu de couleur locale avec des artistes de la botte plus ou moins connus: Renato Carosone (lien direct “Italie-USA” avec Tu Vuo Fa L'Americano), Natalino Otto, Fred Buscaglione ou Rocco Granata, et quelques américains dans l'air du temps qu’on découvre avec des qualités inégales: Norman Fox & The Rob Roys, Sharkey and His Kings Of Dixieland ou Camille Howard (O Sole Mio Boogie). Tout cela fait un ensemble léger et pittoresque de ritournelles souvent agréables, en hommage nostalgique à la communauté italienne importante dans les 50's et 60's et un zeste “d’airs de vacances” pour le reste de cette Amérique presque insouciante qu'on peut revisiter avec eux. Bonus coyotesque pour "ceux qui sachent": un clin d'œil à l’ami Jeff Blanc avec Lou Monte qui chante son Pizza Boy U.S.A. (JB)


 

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Randy WALLER & The Country Gentlemen
"Live in Holland"
Des harmonies vocales inspirées, une guitare, une basse, une mandoline et un fiddle...vous ne rêvez pas: c’est bien du Bluegrass! Et quel Bluegrass! Dès les premières notes, je retrouve le son des Country Gentlemen de ma jeunesse: virtuosité, rapidité mais aussi spontanéité. Cette première génération de gentlemen a fait place à une nouvelle - tout aussi talentueuse - emmenée par Randy Waller, le brillant héritier de son père Charlie! La tradition est assurée: bon sang ne saurait mentir… Ces "p’tits jeunes" ne sont plus des pied-tendres au royaume du Bluegrass. Leur assurance face au public va étonner plus d’un vieil adepte du "old Style". et ravir un public qui découvre cette musique chère à Bill Monroe. Ce concert enregistré en 2006 en Hollande par Pieter Groenveld est une merveille tant au point de vue de l’enregistrement que par la conviction des "New Country Gentlemen" à interpréter cet hommage aux Anciens, avec autorité et sans le moindre complexe! Outre les standards revisités avec élégance comme He Was A Friend of Mine ou Copper Kettle on remarquera la sincérité, l’émotion et la justesse de ton de Randy Waller, Mark Delany, David Kirk et Gary Creed face à un public prompt à les suivre sur la grand' route du Bluegrass. Un petit détour par Kris Kristofferson, Dolly Parton et de belles compositions signées David Randall Waller (patronyme complet de Randy) et nous voilà aux anges. Cet album de 22 titres proposé par Strictly Country Records (SCR-96) est un régal. Pieter a eu l’excellente idée de ressortir les bandes "endormies" depuis presque vingt ans et de nous en faire profiter. Une réussite! SCR@PieterGroenveld.com 
Alain Fournier Juin 2025

vendredi 20 juin 2025

Avenue Country, par Jacques Dufour

 

Nick GUSMAN & The COYOTES

"Lifting Heavy Things"

 Je qualifierai ces musiciens de groupe de bars et honky tonks sans que cela soit péjoratif. Il en faut. Le vocal est relativement banal mais le fait de ne pas pouvoir rivaliser avec celui de Randy Travis ou de Josh Turner ne doit pas vous empêcher de chanter. Cet album devrait plaire aux amateurs de "red dirt" car il est nettement plus rock que country. Les guitares électriques débordent trop souvent à mon goût. À noter un bon blues à la John Mayall, une country relativement classique et un très rapide country rock avec harmonica. Le fiddle se fait entendre par deux fois. Un groupe pour faire la fête et boire de la bière.


 

 

Paige PLAISANCE

"Louisiana Lonely" 

Un patronyme français qui s’explique par le fait que cette chanteuse est née dans le nord de la Louisiane près du Mississippi. Elle vit à présent à Austin pour sa carrière. Sa musique est bien country classique avec de légères senteurs de marais qui s’échappent dans Bayou Moon. Sinon le répertoire est plutôt orienté vers des morceaux paisibles qui ne feront pas lever les bottes dans les honky tonks de la capitale du Texas. À l’exception cependant de deux bons country rock et en espérant que Paige en garde d’autres du même acabit en réserve pour ses prestations. Son vocal acidulé se rapproche de ceux d’Emily Nenni et Olivia Harms que l’on a déjà évoquées. 


 

 

Remi MAE

"Remi Mae" 

Chaque bourgade du Texas abrite au moins un artiste de country. Plusieurs s’il s’agit d’une ville. Et comme cet état est nettement plus vaste que la France vous comprenez aisément pourquoi on en découvre tous les jours. Remi Mae Baldwin est auteur-composteur-interprète. L’échantillon de son répertoire qui figure sur ce mini-album est bien varié allant du slow au country-rock avec deux duos en prime sur des titres bien country. L’un avec Sunny Sweeney et l’autre avec Cody Canada, l’ex-leader du groupe Cross Canadian Ragweed.


 

 

Sterling DRAKE

"The Shape I’m In" 

Ce chanteur que je découvre possède au moins trois visages qui plairont à tous ceux qui se moquent des étiquettes. Mais si l’on vous confie la charge de décrire cet album cela vous oblige à faire des petits compartiments dans lesquels vous rangerez les chansons selon ce qu’elles vous inspirent. Sterling Drake possède un vocal très agréable qui convient fort bien à des ballades country conventionnelles. Mais il y en a peu. Un slow relativement intimiste en ouverture interprété d’une façon émouvante laissait augurer une suite alléchante mais on dérive assez vite vers le morbide ou l’ennuyeux. Drake aborde le folk avec de l’harmonica façon Dylan et cet aspect-là est plaisant. On a droit à deux reprises assez inattendues: The House Of Rising Sun sur un tempo plus rapide que la version des Animals, mais loin du vocal de Burdon et sans l’orgue d’Alan Price. Puis c’est un emprunt à Townes Van Zandt pour le seul titre rythmé, White Freightliner Blues, assez réussi. De l’americana au sens très large. 


 

 

The DOOHICKEYS

"All Hat No Cattle"

Il s’agit d’un duo constitué de Jack Hackett originaire d’Atlanta et de Haley Spence Brown qui entraîne des chevaux dans le Missouri. Cette dernière assure le vocal sur la majorité des douze titres et c’est au bénéfice de l’album car elle possède une voix bien plus plaisante que celle de son partenaire. À la base, la paire faisait des sketches car ils sont comédiens. Ils ont eu raison de s’orienter vers la musique car la leur est plaisante, alliant le swing, le country rock et la country plus classique. Le tout avec une abondance de fiddle et de pedal steel guitare. Je regrette de n’avoir pu décrypter tout le sel de leurs compositions car certains titres ne sont pas des plus conventionnels: I Don't Give A Damn About Football (J’aime Pas Le Football), This Town Sucks (Cette Ville Pue) ou Too Ugly To Hitchhike (Trop Laid Pour Faire Du Stop). Ah qu’il était plaisant d’avoir les textes des chansons avec les albums! À découvrir.


 

 

TURNPIKE TROUBADOURS

"The Price Of Admission" 

Bien qu’ils affichent déjà six albums au compteur, les Turnpike atterrissent pour la première fois sur ma platine. Je les écoute donc sans a priori et ressens un véritable coup de cœur pour leur violoniste qui pour moi est leur élément principal. Son coup d’archet est parfois proche du celtique et il est particulièrement remarquable dans les titres bien rythmés, lesquels, hélas, ne sont guère nombreux sur cet album. A un degré moindre je lui associerai le pedal steel guitariste, un peu trop en retrait quand même. Les harmonies vocales sont également intéressantes. Le seul bémol pour moi réside dans le répertoire de ce groupe créé en Oklahoma il y a vingt ans et qui se situe entre country et americana: une majorité de chansons manquent de relief et sont trop longues pour être programmées. Le violon ne sauve pas tous les morceaux. 


 

 

Ward HAYDEN & The OUTLIERS

"Little By Little" 

En entrée en matière, précisions que Ward Hayden est l’ex-leader du groupe Girls, Guns & Glory qui a effectué pas mal de dates en France. Ward Hayden & The Outliers est avant tout un groupe de scène avec un répertoire qui est destiné à mettre l’ambiance : country rock et rock and roll. Mais il y a quand même de la place pour les ballades et le vocal qui n’est pas sans nous rappeler un certain Dwight n’est pas pour nous déplaire. Attendons une prochaine tournée.


 

lundi 16 juin 2025

Avenue Country, par Jacques Dufour

 

Addison Lea THOMPSON

"Vita" 

Oups, je pensais que Addison Lea était une fille. En fait il s’agit d’un chanteur au vocal bien mature et non dépourvu d’un certain charme. Pour définir le style musical de cet artiste, toute proportion gardée, je m’aventurerai à imaginer les Dire Straits faisant de la country. La guitare est bien fluide et la pedal steel guitare présente sur chaque titre bien que seuls deux morceaux puissent être qualifiés de country, dont le seul rapide au programme. Il règne une certaine uniformité qui relie tous ces titres aux tempos relativement calmes. Un peu plus d’énergie aurait rendu l’écoute beaucoup plus agréable. J’ai un faible pu la pochette. 

 

Ashleigh FLYNN & The RIVETERS

"Good Morning Sunshine" 

Portons-nous sur la côte oust, à Portland plus précisément, pour y découvrir un groupe, The Riveters, fondé en 2017 et qui a la particularité de ne présenter que des musiciennes. Ashleigh Flynn a débuté sa carrière dans le Kentucky par le bluegrass, évidemment, avant d’opter pour l’Oregon et la country. Ce premier album est inégal. Certaines chansons font office de remplissage. Le violon et l’harmonica bien que présents se font trop discrets. Les amateurs de douceurs se consoleront avec un unique slow. Trois country rapides sortent du lot des onze titres. Le bilan est mitigé et ces amazones auront du mal à briller au-delà de la bordure du Pacifique. 

 

Carolyn SHULMAN

"Heart On A Wire" 

Voici une singer-songwriter qui plaira à ceux qui apprécient la musique actuelle de Kacey Musgraves et Mary Chapin Carpenter. On navigue entre folk et americana dans une ambiance relativement intimiste. Mon titre favori, Little Sparrow, ne m’est pas guidé par mon appartenance à la LPO mais par le fait que cette chanson est bien country avec l’appui d’un violon et d’un banjo. L’illustration de pochette est magnifique mais hélas elle arrive à une époque où les disques ne sont plus offerts au regard dans les bacs des disquaires. Carolyn se produit dans son Colorado natal.


 

 

Dwight YOAKAM

"Brighter Days" 

Retour dans l’histoire avec une quadrette qui a redynamisé la country dans les années 80. Après une lignée de n°1 dans la country Ricky Skaggs est revenu à son style de base, le bluegrass. Ricky Van Shelton (dix n°1) a choisi de prendre une retraite anticipée depuis longtemps. Randy Travis, malgré les magouilles de l’intelligence artificielle, ne chantera plus jamais. Ben, il en reste un seul: Dwight Yoakam. En 2025 celui-ci reste fidèle à sa voix et à sa voie. A savoir qu’après plusieurs années de silence discographique il nous revient avec un vocal et un style inchangés. Cela à la différence de certaines de ses consœurs dont la production actuelle est du niveau d’un thé dansant pour quatrième âge. Je ne citerai pas de noms. La country de Dwight est tout sauf mélancolique: la ballade n’est pas son five o’clock tea, il n’y en a qu’une sur les quatorze titres. Les morceaux aux tempos relevés dominent. Comme on les aime rajouterai-je. Un seul emprunt, un peu étonnant: Keep On The Sunny Side, de la Carter Family, reprise en mode rapide. De la part de Dwight rien ne nous étonne. On se souvient de son Purple Rain. En résumé les fans de Yoakam seront loin d’être déçus. Ils vont même se régaler. J’espère qu’il ne nous faudra pas attendre dix ans pour avoir la suite. 


 

 

The MEXICAN STANDOFF

"Hola Texas" 

Voici quatre musiciennes originaires de Los Angeles et du Mexique. Hola Texas est leur premier album enregistré à San Antonio au Texas. Elles sont accompagnées par Flaco Jimenez à l’accordéon, ce qui est quand même une référence. L’album ne comporte que six titres sur l’exemplaire que je possède. En ouverture nous retrouvons une reprise guillerette tex-mex de El antalon Blue Jean que l’on connaissait au préalable par Flaco (1983). La même dynamique se poursuit avec Amor BonitoJimenez donne sa pleine mesure. Pourquoi changer? Rebelote avec In Heaven There Is No Beer. S’il n’y a pas de bière au paradis j’en connais qui ne seront pas pressés d’y aller. Et l’on se ressert une quatrième louche de tex-mex joyeux avec Perlita. Le cinquième titre, Tu Diras No Garet, est semblable aux quatre précédents. Enfin une fort jolie ballade, Sola, ponctue ce trop court mini-album. Il ne nous reste qu’à espérer une visite de ces talentueuses demoiselles de ce côté de l’Atlantique. Le tex-mex est un style musical étrangement absents de nos festivals. Voilà une bonne occasion d’y remédier 


 

 

Jason BOLAND & The STRAGGLERS

"The Last Kings Of Babylon" 

Commençons par le seul hiatus de cet album qui au demeurant est excellent: un morceau de style pub-rock s’est glissé d’une manière impromptue (pour l’auditeur) dans la programmation et qui nous transporte à une époque où les Inmates et Dr Feelgood sévissaient sur nos platines. La surprise passée nous pouvons apprécier l’excellence de cet album qui témoigne d’une country authentique avec abondance de fiddle et de mandoline. Le vocal de Boland est chaleureux et en phase avec un style de country beaucoup plus traditionnel que "red dirt". Les gars de l’Oklahoma ont fêté leurs vingt-cinq ans de belle manière avec cet album. 


 

 

LOVESEAT

"Our Way" 

J’ai beaucoup aimé la voix de la chanteuse, fraîche, enjôleuse, voire mutine, bien que l’album repose principalement sur des duos partagés avec son mari dont le vocal est nettement plus râpeux. On peut qualifier cet album de country-folk bien que le violon se fasse entendre parfois, de même que le banjo (sur un titre) et l’accordéon en ouverture sur le titre le plus country que Willie ou Waylon n’auraient pas renié. L’ambiance est relativement sereine et acoustique à l’exception du neuvième et dernier morceau où l’on se croirait plongé dans la salsa du démon! Ce couple est originaire de l’Illinois.


 

 

MISS TESS

"Cher Rêve" 

Je connaissais Miss Tess par un album paru en 2016. Il était fort varié en styles allant du country rock au blues en passant par le rock and roll et quand même un zeste de country. La revoici un peu moins de dix ans plus tard et avec une connotation encore plus fidèle à ses origines. En effet Miss Tess interprète une valse et une ballade en français et deux autres chansons témoignent du pur zydeco dont un rock and roll. Il y a aussi du swamp qui aurait bien plu à notre ami Bernard Boyat. À noter la ballade bien country des plus classiques, Nobody Wins, qui fût un succès par Brenda Lee en 1973. Très bon album bien équilibré en tempos et en genres musicaux variés et bien "roots".