mercredi 23 février 2022

Didier Céré, Rebelle du Rock par Jean-Christophe Pagnucco

 

Didier CÉRÉ "Rock Rebel" 

(Autoproduction, 2021)

Avec Rock Rebel, son tout nouvel opus et deuxième album solo en date, le mythique Bootleger Didier Céré, après une carrière bien remplie depuis plus de 35 ans avec le redoutable band du même nom, frappe très très fort. Le propos est rock’n’roll et même rockabilly, parfois country, et le pirate, redoutable d’habileté et de bon goût, défend ici un répertoire impeccable, épaulé par un casting de rêve, totalement inédit sur un album français. 

Pour le répertoire, Didier alterne entre compositions bien senties, en français comme en anglais, assez souvent irrésistibles (Daytona Beach, Rock Rebel, Vtwin Boogie, obsédantes à souhait) et reprises triées sur le volet, prélevées dans les recoins peu revisités des répertoires abondants de Moon Mullican (avec une redoutable version française de Seven Nights To Rock), de Johnny Hallyday (avec une version émouvante du trop peu connu Salut Charlie, œuvre commune de l’idole et de Michel Mallory, qui ont su créer, au cœur des années 70, d’authentiques bijoux de country francophone), de Zachary Richard (Zack Attack, issu de la période américaine du plus québecois des louisianais) ou encore de Little Richard Penniman (avec une adaptation française de Keep A-Knockin’, Tu peux frapper, des années après que le grand Clifton Chénier en ait fait un trésor zydéco sous le titre de Tu peux cogner mais tu peux pas rentrer.

Pour le casting de rêve, qu’on en juge: le grand guitariste de blues Buddy Whittington, les colossaux claviéristes Floyd Domino, Red Young, le dieu de la Telecaster Redd Volkaert, le pape de la pedal steel guitar Jean-Yves Lozach et, pour l’une de ses dernières apparitions en studio, notre regretté ami Patrick Verbeke, qui avait été si heureux de croiser le fer avec Buddy et Redd sur deux morceaux hautement jubilatoires. Au final, un album sans temps mort, qui passe comme un rêve rock’n’roll, intemporel et délicieux, servi par un chanteur au sommet de son art et de sa carrière, bien dans ses baskets, dans la générosité et jamais dans l’esbrouffe. Rock Rebel est un plaisir simple et puissant qu’il est urgent de s’offrir, et dont on espère qu’il pourra être défendu comme il se doit sur une scène le plus rapidement possible!

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