mardi 30 avril 2024

Avenue Country, par Jacques Dufour

 

Kimmi BITTER 

"Old School" 

Kimmi Bitter est une jeune artiste que j’ai découverte grâce à sa présentation sur WRCF, la radio country française. Cette chanteuse originaire de San Diego, Californie, a flashé sur la musique des années 60 et 70, donc l’ambiance musicale d’avant sa naissance. Après, ça ne l’intéresse plus. Ses références ne sont pas le Nashville pop mais Patsy Cline, Loretta Lynn, Linda Ronstadt ou encore Fleetwood Mac. Et elle porte très bien la mini-jupe. Pour nous les nostalgiques du son des années Salut Les Copains cet album est une pépite. La musique de Kimmi Bitter est un bain de jouvence. Des slows à la Patsy Cline avec des chœurs à la Jordanaires, des accords de guitare façon Al Casey ou Dean Noton. Il y a même un morceau de style hawaiien, un bon petit hillbilly-rock, un honky-tonk ou encore une délicieuse country à la manière du Blue de LeAnn Rimes (My Grass Is Blue). Cette chanson aurait pu devenir un classique si elle était sortie à une autre époque. A consommer sans modération. 

 

Darius RUCKER

"Carolyn’s Boy" 

Les fans de Darius Rucker vont adorer cet album. En revanche le natif de Charleston ne ralliera à son style musical aucun amateur de country traditionnelle. En effet l’interprète de Wagon Wheel, numéro 1 en 2013, a toujours été plus proche d’une interprétation moderne de la country nashvilienne dans un registre "easy listening" proche de Kenny Chesney. On peut écouter la musique de Darius Rucker en fond sonore dans la salle d’attente d’un aéroport. 

 

GOLDPINE

"Two" 

Voici un bel exemple d’americana tendance folk. Goldpine, je l’apprend, est un duo mari et femme, Kassie et Ben Wilson. Il s’agit principalement de ballades, certaines chantées par Ben qui a un vocal correct, sans plus. Mais la majorité interprétée par Kassie qui est dotée d’une voix étonnamment puissante. Celle-ci est particulièrement mise en évidence dans la chanson qui ouvre l’album. Les autres titres ne lui offrent pas la possibilité d’être mise autant en valeur. Sinon il y a quelques belles harmonies vocales en couple et une ballade bien country avec pedal steel guitare. Un album entier dans ce registre aurait été une gourmandise.

 

Bonnie MONTGOMERY

"River" 

Une pochette fort attrayante pour cette chanteuse venue de l’Arkansas. Bonnie Montgomery a tâté de divers styles musicaux, du gospel au swing en passant par le blues, le bluegrass et même l’opéra. On ne s’étonne donc pas que le titre qui ouvre l’album, River, soit une ballade gospel. Malgré un bon honky-tonk (I Was Fine) la suite ne fait pas particulièrement référence aux diverses influences de la chanteuse. Aucune trace de swing, de blues ou de bluegrass mais quelques ballades et des chansons plutôt douces entre country et americana. Le vocal est agréable et à aucun moment forcé. Bonnie Montgomery doit réussir à trouver sa place entre country et variété. 

 

Carrie NEWCOMER

"A Great Wild Mercy" 

Carrie n’est pas une nouvelle venue (gag) car elle a déjà une bonne vingtaine d’albums à son actif, notamment chez Rounder. Elle a également publié de la poésie et s’est produite dans des écoles et des hôpitaux en Afrique et en Asie. Native du Michigan, elle vit actuellement dans l’Indiana. Les ballades de Carrie Newcomer sont empreintes de douceur. Son répertoire est destiné aux amateurs de singer-songwriters tendance folk. 

 

Adam HOOD

"Different Groove" 

Voici un album qui s’est glissé dans la pile à l’insu du plein gré de mon fournisseur de copies à chroniquer. En effet il n’a rien à voir avec la musique country et il mérite de tomber dans des oreilles plus adaptées que les miennes pour les genres concernés: il peut évoquer la musique de J.J. Cale mais également le côté swamp de John Fogerty ou Tony Joe White avec un zeste de Marvin Gaye et le côté bluesy de Ry Cooder. Cet album trouvera son auditoire parmi les lecteurs du Cri. 

 

Alex MILLER

"Country" 

Le jeune Alex Miller vient de sortir cet été son second EP cinq titres fort diversifié en styles. En effet on a l’impression qu’il a envie de montrer qu’il n’est pas qu’un interprète de country classique et de western swing en modernisant quelque peu sa palette musicale. Soyez rassurés, il ne renie pas le swing toujours présent avec Gettin’Lucky In Kentucky mais il se rapproche d’une country plus moderne avec Puttin’ Up Hay et When God Made The South légèrement outlaw sur les bords. Il me semble que le vocal d’Alex a muri depuis son premier exercice. Il est devenu plus mature et gagne aussi en velouté. J’ose dire qu’il se rapproche du vocal des grands stylistes que sont Josh Turner ou Daryl Singletary, ce qui est flagrant dans les ballades. La carrière d’Alex Miller est bien partie.

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