jeudi 23 juin 2011

Audrey Auld, le soleil de Tasmanie

Audrey Auld: Come Find Me (Reckless Records)

Ceux qui me connaissent déjà et qui ont fréquenté mon blog "Blue Umbrella" savent déjà à quel point j'apprécie Audrey Auld-Mezera, que je vous avais présentée ici:

Ellenous revient aujourd'hui avec un nouvel album, son plus abouti à ce jour.

"There are a thousand ways I could show my love / A thousand songs I could sing / I can feel the grace of my family’s place / My heart is in Tasmania".


La Tasmanie, île située au sud de l'Australie dont elle est un état, est surtout célèbre pour ses diables (des marsupiaux). Elle peut aussi s'enorgueillir d'Audrey Auld, sans doute le plus beau cadeau offert aux USA. Depuis ses débuts discographiques en 1999 (l'album "Looking Back To See", en duo avec Bill Chambers, père de Kasey Chambers), elle a conquis l'Amérique (et en particulier Mez Mezera qu'elle a épousé), enchaîné les enregistrements de haute volée, démontrant d'indéniables et originales qualités de songwriter, et recueillant au passage l'hommage de ses pairs (Fred Eaglesmith, Mary Gauthier, Eliza Gilkyson, Jimmy LaFave, Kieran Kane et bien d'autres) pour ses talents vocaux et scéniques.

Elle enchante évidemment le public, aussi bien dans sa patrie d'adoption qu'en Australie où elle vient d'effectuer une tournée triomphale.

Son nouvel opus, "Come Find Me", a été enregistré à Austin sous la houlette de Mark Hallman, par ailleurs principal contributeur instrumental et nous offre douze joyaux de la plume d'Audrey, deux étant des co-compositions: "Just Love" avec Mez Mezera et "Orphan Song" avec l'auteur australien Terry McArthur. Ce dernier titre (enregistré a cappella) est dédié à Mary Gauthier, le texte en ayant été inspiré à son concepteur après une rencontre avec Mary. "Petals" est un titre dédié à John Dee Graham, légende de la scène d'Austin, survivant de tous les excès et accidents de la vie. Audrey a également écrit la chanson "Bread And Roses" pour le pénitencier de San Quentin où elle s'est souvent produite lors de ses séjours en Californie.

Rien à jeter dans cet album, vous l'avez deviné, mais "Tasmania", dont quatre vers sont cités en introduction de cette chronique, occupe une place de choix, tellement ce titre porte l'émotion à fleur de peau de celle qui se dit la fière représentante de la Tasmanie partout dans le monde. "Forty", avec le piano magique et jazzy de Michael Ramos, mérite également une citation: "J'ai quarante ans / Je suis à mi-chemin de la maison"; une chanson pour rester toujours jeune. Audrey se prend pour Johnny Cash, avec l'ombre du picking Luther Perkins (ici, c'est Phil Hurley qui est à la guitare), quand elle chante "Nails", elle évoque Rosa Park ou Martha Luther King dans "The Butterfly Effect".

Comme on le voit, les thèmes d'inspiration sont riches et variés. "Just Love" est une exception pour quelqu'un qui dit ne jamais écrire de chansons d'amour.

Audrey Auld Mezera a encore frappé fort et juste. Son nom devrait devenir plus grand encore et ce disque figurer dans la discothèque de tout amateur d'americana qui se respecte, un americana auquel Audrey apporte l'inestimable et salutaire fraîcheur d'un autre continent.

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