dimanche 21 septembre 2025

Avenue Country, par Jacques Dufour

 

SWEET MEGG

"Never Been Home" 

Déjà un nouvel album? Le précédent ne date que de l’an dernier. On ne va pas se plaindre car le vocal de la demoiselle est attachant. Le premier des treize titres démarre avec un clin d’œil à la musique celtique. En fait c’est une bonne country au tempo rapide et fort festive. Hélas derrière l’arbre ne se cache pas la forêt car ce qui suit est bien inégal. Le style de la miss est davantage americana que country et manque résolument de vigueur à part un pop/rock déplacé dans le contexte. J’ai retenu pour mon marché deux slows chantés avec conviction mais à part le titre cité en ouverture il n’y a pas une chanson qui se démarque vraiment et qui nous fasse bouger les pieds.


 

 

Kelsey WALDON

"Every Ghost" 

Le parcours de Kelsey Waldon n’a pas toujours été linéaire. Problèmes avec l’alcool notamment. A présent sobre elle cultive son jardin et nous offre son sixième album. Il se situe entre americana et country classique. La chanteuse originaire du Kentucky privilégie les ballades mais son vocal attachant sait capturer notre attention. Il est riche en pedal steel guitare et violon aussi je ne peux que vous le recommander. 


 

 

Jesse DANIEL

"Son Of The San Lorenzo" 

Le dernier album de Jesse Daniel ne datait que de l’an dernier. Il semble vouloir entrer dans la catégorie des chanteurs qui sortent un album nouveau chaque année à l’instar de Willie Nelson ou Jim Lauderdale. San Lorenzo est le nom du massif montagneux au sein duquel le chanteur a grandi. Il se situe en Californie près de Santa Cruz. Je trouve que ce sixième album, peut-être sorti trop vite, manque de tonus par rapport au précédent, Countin’ The Miles. En effet il faut attendre le neuvième titre, Crankster, pour que l’on commence à bouger les bottes. Et ça sera le seul. En fait, c’est un slow, Jodi, qui a ma préférence avec l’harmonica de Charlie McCoy en arrière plan. N’espérez aucun honky-tonk dont le Californien s’était spécialisé et beaucoup de titres sentent le remplissage. On attendra le temps qu’il faut pour que l’album suivant soit nettement plus consistant.


 

 

John HOWIE Jr. & The Rosewood Bluff

"The Return of John Howie Jr. & The Rosewood Bluff" 

Le retour de John Howie Jr.? Je ne savais pas qu’il était parti. En fait je découvre ce chanteur. J’ignore donc tout de sa production précédente. Cet album présente trois ou quatre titres que l’on qualifiera de honky-tonk. Les huit chansons restantes se partagent entre ballades et tempos médiums. Certes il y a du remplissage mais la pedal steel guitare fonctionne bien. L’ensemble est correct mais pas vraiment indispensable dans une discothèque. 

 

Caitlin CANNON

"Love Addict" 

Caitlin Cannon est une chanteuse americana dont le vocal relativement intimiste n’est pas sans charme. Seulement la majorité de son répertoire repose sur des berceuses si lentes qu’on se demande si elle arrivera à les chanter jusqu’à la fin. Certains titres de tendance "crooner" peuvent nous évoquer Patsy Cline ou Julie London. Mais ceux-ci seraient sublimés si elles s’ils se trouvaient sur un album de Mandy Barnett. Les deux meilleures chansons sont le "patyiclinien" Let It Hurt Some et le bon petit country-rock Dr. Dealer.


 

 

Don REDMON

"Reflections"

 Don Redmon est un chanteur country originaire de Suède. Ce n’est pas un débutant puisqu’il a déjà sorti un album en 2019, assez varié en styles, avec treize compos et une reprise de Help Me Make It Through The Night. Don a débuté dans un groupe avec son père en 2001. Ce deuxième opus ne contient aucune reprise ni aucun country-rock. Il subsiste tout de même un honky-tonk. Cet album ne révolutionnera pas la country music mais il offre dix titres bien classiques où la pedal steel guitare est omniprésente. Rien d’original mais on écoute Don Redmon sans déplaisir. 

 

Kai CROWE-GETTY

"The Wreckage" 

Là on entre dans la catégorie des singer/songwriters. Kai Crowe-Getty se situerait quelque part entre Steve Earle et Towne Van Zandt mais avec un côté plus West Coast rock. Ce n’est pas ce que j’affectionne mais tentez l’écoute : ce garçon a des choses à raconter même si l’enrobage n’est pas trop entraînant. 

 

POI ROGERS

"Twilight Blues" 

Dans la grande histoire de la country music nous avons Roy Rogers, bien sûr, le roi des cowboys chantants, fondateur des Sons Of The Pioneers. Tout d’abord, d’un rapide coup d’œil sur ma liste d’albums à chroniquer j’ai cru avoir affaire à un petit fils du chanteur/acteur de western, avant de m’apercevoir qu’en fait il s’agissait de Poi et non Roy. Toujours est-il que la musique de ce Poi Rogers est délicieusement rétro avec des références western évidentes. La première surprise en lisant la bio c’est qu’on apprend qu’on a affaire à un duo entre Gerard Egan de Santa Cruz, Californie (guitariste de jazz) et, deuxième surprise, Carolyne Sills que l’on connaissait au sein du Carolyn Sills Combo. Elle est originaire de la même ville. Cette alliance nous donne un trop court album bien rafraîchissant qui nous projette sous les palmiers d’Honolulu. En effet la steel guitare a un son volontairement hawaïen. Les deux protagonistes se partagent les vocaux complétés de deux instrumentaux dont un mix des succès d’Ennio Morricone qui nous restitue le climat des films de Sergio Leone de notre jeunesse. Une excellente découverte. 

 

MICKY & THE MOTORCARS 

Erreur d’aiguillage sans doute. Le rapport avec ce groupe et la musique country est fort ténu. Le terme rock est plus approprié pour décrire la musique de cette formation. Mais au risque de me contredire je découvre que le huitième titre est une ballade bien classique qui bénéficie de l’appui d’un harmonica et d’une pedal steel guitare. Les deux morceaux qui suivent sont également fort bons et éloignés de l’aspect rock des sept titres précédents. Si Micky et ses Motorcars voulaient s’approprier le public country ils en auraient tout à fait les moyens. 

 

Robert DEITCH

"Legacy" 

Robert Deitch a quitté son Iowa natal pour chercher la gloire à Nashville comme des dizaines l’ont fait avant lui. Il a écrit des chansons pour d’autres artistes durant quinze ans, comme des centaines avant lui. Deitch a sorti deux ou trois albums solo dans l’indifférence du public et des médias… comme des milliers avant lui. C’est Nashville. C’est l’histoire de 16th Avenue comme le chantait Lacy J. Dalton. Robert Deitch nous propose dix ballades. Il n’est pas mauvais chanteur, mais il y a combien de Robert Deitch en attente à Nashville?