"Shadows Of A Ghost Town"
La demoiselle a une voix fort agréable et je dirai à la limite charmeuse. De surcroît elle s’appuie sans retenue sur une pedal steel guitare au son très pur. Quelques touches de banjo épicent l’ensemble. Et j’arriverais presque à pardonner à la belle de nous offrir majoritairement des ballades. Elle aurait pu se secouer quelque peu pour nous proposer deux ou trois titres un peu plus énergiques. Mais la note finale sera largement positive.
"Pastures"
Les origines de Natalie Del Carmen se situent au-delà du Rio Grande. Elles ne sont pas réellement décelables dans sa musique. Donc pas de tex-mex ni de mariachis mais une americana plus proche du folk mélodique que de la country. Cela ne l’empêche pas d’être solidement accompagnée par un violon. Les chansons, toutes originales, ne se démarquent guère les unes des autres au niveau du rythme plutôt nonchalant et privilégiant les ballades, ce qui limite son attrait auprès du public non anglophone.
"Magnolia"
Je découvre cet excellent chanteur. Naturellement il nous arrive du Texas. De la ville de Magnolia d’où le titre de son album. Son vocal est très agréable comme l’est du reste sa musique. Onze chansons originales à l’ambiance résolument dynamique, voir très enlevée. Seules deux ballades ralentissent le rythme et le onzième titre est une valse acoustique qui met le banjo en relief. L’accompagnement est riche et met particulièrement en évidence le violon de Cody Braun, mais également la mandoline, la guitare et le dobro (Lloyd Maines). Un artiste à suivre assurément.
"Endlessly"
Un nouvel album par un artiste qui nous a quitté il y a cinq ans s’explique par le fait que nous avons affaire à une œuvre enregistrée au cœur des années 80 et qui n’est pas sortie à l’époque pour une raison obscure. Elle vient d’être retrouvée dans des archives. Il s’agit d’un album hommage consacré à une vedette du rhythm and blues et de la variété/pop des années 50 et 60, Brook Benton. Celui-ci a surtout été populaire aux Etats Unis entre 1958 et 1964. Il est loin d’avoir connu la notoriété en Europe qui écoutait plutôt Otis Redding ou Wilson Pickett. Pride devait avoir une raison personnelle pour vouloir honorer un chanteur qui n’avait rien à voir avec la country music. Lui a-t-on déconseillé de sortir cet album alors qu’il était l’un, sinon le plus populaire des artistes country de l’époque? C’est fort possible. Toujours est-il que les reprises variété/pop ont très mal vieil-lies et avec les morceaux plus R & B on est loin de James Brown. Il reste la voix profonde de l’homme aux 29 n°1 qui fait encore merveille dans les chansons lentes. Cet album cependant aura du mal à trouver un public en France, et même en Europe.
"Slow Cooker"
Amateurs de belles envolées de guitares comme vous les appréciez chez Dire Straits par exemple, cet album pourrait être une découverte et vous satisfera certainement. De l’americana / pop mélodieuse qui laisse la parole à la guitare. On se croirait revenu à l’époque des grands groupes, c’est-à-dire la période des années 70 et 80. Onctueux et rock à la fois.
Je vais encore avoir le sentiment de me répéter mais ce n’est pas encore la sénilité : voici une jeune chanteuse qui renoue avec la country music classique. De l’époque où l’on écoutait Rose Maddox ou Kitty Wells à la radio. Et en cela elle se rapproche, musicalement et même vocalement, d’autres jeunes artistes qui sont pourtant loin d’avoir connu cette époque, comme Emilie Nenni et Kimmi Bitter, citées dans une autre chronique de cette rubrique. C’est paradoxal mais plus Nashville se tourne vers le rap, plus émergent de jeunes artistes traditionnels comme Zach Top, Jesse Daniel, Alex Miller, David Lewis ou Jake Worthington pour ne citer qu’eux. Ramona est une chanteuse convaincante qui s’exprime dans le honky-tonk, le tex-mex ou le slow tendance années 60, le tout bien enrobé de pedal steel guitar. Que désirer de plus?
"Main Attraction"
Que voila une pochette attrayante qui incite à l’écoute. Contrairement à ce que pourrait évoquer la photo, il ne s’agit pas de musique de cirque ni de country and western. La musique de Rosy Nolan nous reporte à une époque où la country était acoustique, traditionnelle, et sans artifices. Une musique simple mais souvent gaie et dynamique. Une fraîcheur et un son que recherchent aussi d’autres jeunes artistes comme Kimmi Bitter ou Emily Nenni. Pas de solos de guitare mais le fiddle et la mandoline occupent le devant de la scène. La pedal steel guitare n’est pas loin derrière. Un accordéon apporte une touche cajun sur une valse. On nous indique que Rosy Nolan vient de quitter sa Californie natale pour se fixer à Nashville. Je ne vois pas ce que sa musique pourra y gagner. En ces temps moroses on a besoin d’artistes qui nous remontent le moral comme Rosy Nolan.









