mardi 20 avril 2010

Donna Ulisse



Aujourd'hui paraît le nouvel CD de Donna Ulisse, Holy Waters, qu'elle appelle son "soul journey". L'inspiration y est très largement religieuse. L'album comporte 13 Titres dont 12 sont écrits ou co-écrits par Donna qui s'affirme plus que jamais comme l'un des grands talents du bluegrass moderne. Le treizième morceau est « Who Will Sing For Me » de Carter Stanley. Vous en saurez plus en lisant Xroads le mois prochain (#30).

En Attendant, vous pouvez vous reporter à la chronique de Walk This Mountain Down publiée dans Xroads #21. Et achetez ce disque si vous ne l'avez déjà fait; il est disponible à un prix très raisonnable chez Amazon France. (http://www.amazon.fr/Walk-This-Mountain-Donna-Ulisse/dp/B001MWNQC4/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=music&qid=1271744652&sr=1-1)



DONNA ULISSE *****
Walk This Mountain Down
Hadley Music Group / CD Baby
Le bonheur en musique

Donna Ulisse (pronounced "You-liss-ee") est née à Hampton, Virginie, dans une famille d'origine en partie italienne où tout le monde chantait. Elle-même fit ses débuts sur scène à l'âge de 3 ans! Elle chanta pour un groupe de western swing avant de rencontrer et d'épouser Rick Stanley. Précision importante: ce dernier est le cousin des Stanley Brothers et Ralph Stanley lui-même vint jouer en compagnie des Clinch Mountain Boys lors de la réception suivant le mariage du couple. Donna ne pouvait donc pas échapper au bluegrass. Sa voix, entendue notamment aux côtés de Jerry Reed, attira vite l'attention des "majors" et c'est chez Atlantic qu'elle publia en 1991 son premier album Trouble At The Door. Ce disque country, de qualité mais sans réelle originalité, resta sans suite et ce fut une longue traversée du désert qui permit à Donna Ulisse-Stanley de découvrir son talent pour l'écriture. "Ma nouvelle passion est le songwriting. J'ai découvert cette partie de moi lors de mon long voyage de retour après un contrat discographique avec une major. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort… Qui a dit cela? Après la fin de mon contrat de chanteuse, je me suis sentie perdue jusqu'à ce que je trouve un stylo et un papier". Retour à la case bluegrass en 2007 pour When I Look Back (dont Donna à écrit ou co-écrit les 14 titres). Une véritable réussite, suivie rapidement de ce Walk This Mountain Down qui confirme le(s) talent(s) de la Dame. 13 titres qui prouvent que l'on a affaire à l'une des meilleures plumes de Nashville et d'ailleurs. Donna a réuni un groupe de musiciens exceptionnels: Scott Vestal (banjo), Rob Ickes (dobro), Andy Leftwich (mandoline et violon), Keith Sewell (guitare et production), Byron House (basse) et quelques voix amies (Claire Lynch, Rick Stanley, Curtis Wright, Jerry Salley, Keith Sewell, Wendy Buckner). La recette est simple mais d'une efficacité totale, telle je me suis rendu sans condition avant la fin de la première écoute. Il est vrai que ce disque, non content d'être proche de la perfection sur tous les plans, est un véritable hymne à la joie de vivre. Le titre « Lovin' Every Minute » en est la meilleure illustration: "Every tear, every smile / Every memory, every mile has you in it / Your constant love kept me strong / Every step along the way, every hour of every day / Because of you I can say that I have spent it / Lovin' every minute". Chanson d'amour, d'un amour (qui dure depuis longtemps) pour quelqu'un qui partage la même passion pour la musique, la même passion pour la vie. Donna est heureuse et le dit, et ce bonheur de vivre la vie qu'elle avait rêvée (même si la réalité déforme quand même un peu les rêves) rejaillit sur chaque seconde de ce disque, un album qui fait que l'on se sent mieux, et meilleur, après l'avoir écouté. Donna vit chaque jour comme un cadeau, heureuse comme un enfant de cinq ans quand il déballe un cadeau. De superbes mélodies, une voix qui enchante, un groupe de musiciens au mieux de leur forme, c'est déjà beaucoup; mais il serait dommage de passer à côté des mots, parce qu'une telle qualité de plume, dans le bluegrass, c'est plutôt rare. Ce disque n'est pas loin, pour moi, d'être celui de l'année. Il sera assurément celui de l'été.

À ranger entre deux disques des Stanley Brothers. Carter serait fier que son nom soit perpétué de si belle manière.

Sam Pierre